DOSSIERS
COPROPRIETE & TRAVAUX
Installation électrique
: la vigilance s'impose |
L'entretien :
des installations électriques des parties communes
est un sujet très rarement abordé en Assemblée
Générale de copropriété.
Pourtant, il s'agit d'un point essentiel à la
sécurité des occupants, notamment dans
les immeubles anciens.
(Dossier
réalisé par Michèle Fourret et Universimmo.com
pour Copropriété
et Travaux - n°8 hiver 2008-2009)
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Pour
les immeubles récents, les problèmes de
sécurité des installations électriques
se posent peu car tous doivent respecter la NF C 15-100
en vigueur. En revanche, comme le signale Bruno Gendron,
expert technique chez Promotelec, " pour les immeubles
anciens (plus de trente ans), la situation est souvent
très préoccupante, en particulier au niveau
de la mise à la terre. À sa création
au début des années 1960, l'action de
Promotelec pour l'amélioration des installations
électriques a conduit à la révision
du Cahier des Prescriptions Techniques Fonctionnelles
Minimales Unifiées (CPTFMU). Le modificatif du
22 mai 1964 du CPTFMU précise que chaque immeuble
doit être équipé d'une prise de
terre, et que la canalisation de terre reliant la prise
de terre au circuit de protection de chaque logement
doit être mise en oeuvre ". La sensibilisation
des professionnels au respect de ces règles a
été progressive : avant 1974, le contrôle
par le Consuel des installations électriques
n'était pas systématique, beaucoup d'immeubles
sont encore aujourd'hui dépourvus de prise de
terre.
Le
point essentiel : le raccordement à la terre
de manière fiable et pérenne
"Le
risque est clair, explique Bruno Gendron : en l'absence
de mise à la terre, en cas de défaut au
niveau d'un matériel, le courant électrique
ne peut pas s'évacuer de façon satisfaisante.
En cas de contact d'une personne avec un élément
accidentellement sous tension, c'est l'électrisation,
voire l'électrocution. Avec l'appui de la filière
électrique, Promotelec sensibilise les acteurs
à l'importance d'une colonne de terre. Cet équipement
se trouvant dans les parties communes, la décision
de la réaliser incombe au propriétaire
de l'immeuble ou aux copropriétaires réunis
en Assemblée Générale. " Trop
de personnes n'en comprennent pas la nécessité,
alors que l'opération n'est pas systématiquement
très coûteuse ", regrette notre expert.
Sur l'ensemble du parc ancien, on trouve soit des immeubles
qui en sont totalement dépourvus, soit des immeubles
dans lesquels une mise à la terre "de fait"
a été effectuée en utilisant les
canalisations métalliques des réseaux
d'eau et de gaz. " Mais avec l'arrivée pour
ces canalisations de nouveaux matériaux électriquement
isolants, tels que le PER (Polyéthylène
Réticulé haute densité), la continuité
électrique de la liaison risque d'être
rompue à l'occasion de travaux, sans que les
occupants de l'immeuble ne s'en rendent compte souligne
Bruno Gendron ".
Les
mesures compensatoires
En
l'absence de mise à la terre, il existe néanmoins
des mesures compensatoires qui réduisent les
risques électriques pour les occupants de l'immeuble.
Ces mesures sont à mettre en oeuvre au niveau
de chaque appartement. Elles consistent à :
- protéger l'ensemble de l'installation électrique
privative par un dispositif différentiel à
haute sensibilité (dont le seuil de déclenchement
est au plus égal à 30 mA). Ce dispositif
va détecter la moindre fuite de courant et couper
automatiquement l'alimentation ;
- réaliser dans la cuisine de chaque appartement
une Liaison Equipotentielle Supplémentaire (LES).
Cette liaison relie entre elles les canalisations métalliques
d'eau, de gaz, les broches de terre des socles de prise
de courant et les masses métalliques des gros
appareils électroménagers.
Dans les parties privatives comme dans les parties communes,
en l'absence de mise à la terre d'un circuit
électrique, ce circuit doit être protégé
par un dispositif différentiel à haute
sensibilité, à titre de mesure compensatoire.
" Attention, souligne Bruno Gendron : même
correctement réalisée, la simple mise
à la terre ne suffit pas : elle doit dans tous
les cas être associée à un dispositif
différentiel de sensibilité appropriée,
chargé de couper automatiquement l'alimentation
en cas de défaut. La valeur de la résistance
d'une prise de terre peut considérablement varier
selon la nature du sol ou selon qu'elle ait été
réalisée avec un ou plusieurs piquets.
L'installateur doit adapter la sensibilité du
dispositif différentiel en conséquence
".
(Dossier
réalisé par Michèle Fourret et Universimmo.com
pour Copropriété
et Travaux) Pour s'abonner à Copropriété
et Travaux : Cliquer
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Modalités
des prises de décisions en copropriété |
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avec
www.universimmo.com
Les
travaux de réfection de l'installation électrique
des services généraux de l'immeuble (parties
communes), dès lors qu'il s'agit de remplacer
une installation existante, même avec des améliorations
dans les fonctionnalités et la sécurité,
relèvent des travaux d'entretien, qui se décident
à la majorité de l'article 24 de la loi
du 10 juillet 1965, à savoir celle des voix
exprimées des copropriétaires présents
ou représentés.
Si
l'installation ne concerne qu'une partie de l'ensemble
immobilier, il convient de consulter le règlement
de copropriété afin de déterminer
si elle doit être considérée comme
partie commune générale ou partie commune
spéciale, auquel cas seuls les copropriétaires
dont elle est la propriété doivent participer
au vote.
Les
travaux de création d'une colonne pour un raccordement
à la terre conforme et sécurisé
des installations privatives, s'il n'y en a pas de déjà
créée dans l'immeuble, relèvent
théoriquement des travaux d'amélioration
; toutefois, le fait qu'en l'absence d'un tel raccordement,
une nouvelle installation privative ne puisse être
considérée comme conforme à la
norme en vigueur, a pour conséquence que cette
création peut en principe être assimilée
à ce que la loi désigne par " travaux
rendus obligatoires en vertu de dispositions législatives
ou réglementaires ", relevant de la majorité
dérogatoire de l'article 25 de la loi, à
savoir celle " des voix de tous les copropriétaires
" ; à noter que l'article 25-1 prévoit
que " lorsque l'assemblée générale
des copropriétaires n'a pas décidé
à la majorité prévue à l'article
précédent mais que le projet a recueilli
au moins le tiers des voix de tous les copropriétaires
composant le syndicat, la même assemblée
peut décider à la majorité prévue
à l'article 24 (" majorité des voix
exprimées des copropriétaires présents
ou représentés ") en procédant
immédiatement à un second vote ".
Il prévoit aussi que " lorsque le projet
n'a pas recueilli au moins le tiers des voix de tous
les copropriétaires, une nouvelle assemblée
générale, si elle est convoquée
dans le délai maximal de trois mois, peut statuer
à la majorité de l'article 24 ".
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Dans
les parties communes d'immeubles, mise à part
le raccordement à la terre, il faut être
attentif aux points suivants :
- Disjoncteurs
de branchement et autres tableaux électriques
doivent se trouver dans un local ou une armoire fermés
à clef, afin d'éviter que les occupants,
voire les visiteurs de l'immeuble, ne mettent de façon
intempestive hors tension l'ensemble des circuits.
- Chaque
circuit électrique doit être protégé
à son origine par un disjoncteur ou un fusible,
de calibre adapté à la section des conducteurs
qui se trouvent en aval. À défaut, une
surintensité provoque un échauffement
anormal des conducteurs qui peut dégénérer
en début d'incendie.
- Tout
matériel vétuste et/ou présentant
des risques de contact avec des parties sous tension
est à proscrire : conducteurs dénudés,
bornes de connexions accessibles, anciens interrupteurs
de commande d'éclairage à capot métallique,
socles de prises de courant en porcelaine.
- Les
conducteurs électriques doivent être
protégés mécaniquement, par des
conduits, moulures ou plinthes en matière isolante.
Toute
installation électrique vieillit, du fait de
l'usure naturelle des matériaux et de l'utilisation
qui en est faite. Il est vivement recommandé
de la faire vérifier périodiquement par
un professionnel, au moins une fois tous les dix ans.
l'environnement
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(prix
H.T.) - source Annuel des Prix
1
- Prise de terre
-
Ceinturage en fond de fouille ou pose en tranchée
commune avec canalisations eau, gaz, en cuivre ou en
acier : ML 7 à 20 €
-
Circuit de terre complet en tranchée, compris
tranchée, l'enfouissement du câble ou feuillard
de 8 ml de longueur, raccordement à la borne
de terre, compris barrette de coupure : U 600 à
750 €
-
Piquet de terre, compris fil de terre sous conduit,
regard, barrette de coupure : U 320 à 450 €
2
- Liaison équipotentielle
Conducteur
HO7 VV 2,5 à 6 mm2 : ML 7 à 11,50 €
Conducteur HO7 VV 10 à 16 mm2 : ML 14 à
20 €
Conducteur HO7 VV 25 mm2 : ML 22 à 26 €
Bailleurs : des travaux et des charges déductibles
(avec www.universimmo.com)
Non récupérables sur les locataires mais
assimilables fiscalement à des réparations,
les travaux de réfection ou de sécurisation
de l'installation électrique de l'immeuble sont
pour les bailleurs déductibles des revenus fonciers
au titre des " dépenses de réparation
et d'entretien ".
Fiscalité et aides
Les travaux de réfection ou de sécurisation
de l'installation électrique de l'immeuble bénéficient
comme tous les travaux d'amélioration et d'entretien
de la TVA à taux réduit (5,5 %) ; par
ailleurs, les propriétaires bailleurs, comme
les propriétaires occupants sous condition de
ressources, peuvent recevoir des aides de l'ANAH tant
pour les travaux de mise en sécurité que
pour une installation nouvelle.
(Dossier
réalisé par Michèle Fourret et Universimmo.com
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