Loger plus d'immigrés ou jouer la mixité sociale ?
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Les bailleurs ne savent plus à quelle "politique de peuplement" se vouer.
Contrairement à un préjugé solidement ancré, la vocation du logement social n'a jamais été d'accueillir toute la misère du monde. Si la puissance publique décida, à la fin du XIXe siècle, de soutenir la construction d'habitations à bon marché (HBM), c'était avant tout pour offrir un toit à des populations modestes, certes, mais solvables. Adoptée en 1894, la loi Siegfried, qui jette les premières bases du logement aidé en France, prévoyait, en effet, que les HBM seraient destinées aux personnes qui ne sont pas propriétaires, "notamment des ouvriers ou employés vivant principalement de leur travail ou de leur salaire". Cette orientation ne s'est jamais démentie, durant des décennies. Elle explique probablement que les pauvres et les "cas difficiles" soient longtemps restés aux portes du logement social. Durant l'entre-deux-guerres, Henri Sellier, homme de gauche et père des cités-jardins, estimait que les familles expulsées des îlots insalubres devaient être relogées dans des cités de transit avant d'accéder – éventuellement – à l'HBM, rappelle Claire Lévy-Vroelant, maître de conférences à l'université Paris-X-Nanterre ; pour elles, une période d'apprentissage à des formes d'habitat nouvelles s'imposait...
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