Un plan pour éradiquer l'habitat insalubre
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«La Direction du logement et de l'habitat de la Ville de Paris estime qu'il existe entre 250 et 350 immeubles insalubres irrémédiables (NDLR : qui ne peuvent pas être réhabilités) . Ce qui est scandaleux, c'est que 90 d'entre eux sont propriétés de la Ville », souligne Jean-Yves Mano (PS), nouvel adjoint au maire chargé du logement. « J'ai demandé au directeur du logement et de l'habitat de recenser les logements insalubres irrémédiables en précisant l'état du bâti, la situation juridique de l'immeuble, celle des habitants… dans l'objectif d'élaborer un plan pluriannuel pour l'éradication de ces bâtiments. Cela apparaîtra sur le plan budgétaire, dans les priorités que nous présenteront les 23 et 24 avril », annonce l'adjoint de Bertrand Delanoë. Réaliste, il souligne que cette éradication de l'habitat insalubre ne sera pas aisée : ces immeubles sont la plupart habités et souvent squattés. Les occupants ont pour beaucoup d'entre eux fait une demande de logement à la Ville depuis des années. « Il faudra trouver des solutions de relogement en partage avec la préfecture de Paris et la Ville. C'est un problème urgent, mais difficile à traiter », reconnaît Jean-Yves Mano.
Au terme d'une enquête de fourmi, menée en sillonnant les rues de cinq arrondissements (X e , XI e , XVIII e , XIX e , XX e ), un conseiller de Paris Vert a recensé 1 021 immeubles en mauvais état (481), très dégradés (349) voire complètement insalubres (191). Un chiffre bien supérieur aux 136 immeubles insalubres déclarés par la précédente équipe de la mairie de Paris, sur la base d'une liste établie en 1995, et même aux 156 de la liste réactualisée que l'équipe Tiberi avait présentée en janvier 2001. Une liste contestée par l'opposition depuis le milieu de la dernière mandature, surtout depuis la parution, fin 1998, d'un rapport de Nancy Bouché rédigé à la demande du ministre Louis Besson et qui indiquait que 1 200 immeubles insalubres ou très dégradés étaient suivis par la préfecture de police. L'étude réalisée par Jean-François Blet (Verts) en répertorie un millier rien que sur le quart nord-est de Paris, « les autres arrondissements étant concernés de façon plus résiduelle », précise l'auteur, ajoutant : « On trouve néanmoins des immeubles insalubres même dans le IV e , rue Simon-Lefranc notamment. » …
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