Une profession malmenée par les affaires
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L’affaire a démarré fin 1994 par les indiscrétions d'un salarié d'une entreprise de bâtiment basée à Evry, Technique Plastique. Celui-ci révélait le versement de ristournes de 5 % du coût des travaux aux syndics, en surfacturant d'autant les copropriétés. Ce n'était que la face émergée de l'iceberg : les juges d'instruction ont ainsi mis à jour un système généralisé dont bénéficiaient autant des ascensoristes, des fournisseurs de fioul, de produits d'entretien, de ménage ou de compteurs que des entreprises de ravalement ou de travaux. A Evry, les instructions touchent à leur fin et impliquent une trentaine de syndics de l'Essonne, une dizaine de copropriétés s'étant portées parties civiles. A Paris, les juges s'occupent de dix-huit dossiers, dont une dizaine sont proches de la clôture. Nanterre traite les dossiers de huit cabinets poursuivis pour faux, usage de faux et abus de confiance. Le tribunal de Bobigny instruit le dossier de Mesa Petro Vaires, filiale d'Elf, fournisseur de fioul, et d'une trentaine de cabinets de syndics. De multiples procédures sont ainsi en cours. (…)
Les caisses de garantie des syndics, dont certaines sont liées aux organisations professionnelles, opèrent bien des contrôles comptables approfondis mais n'ont rien vu ni dénoncé. Elles assurent avoir, depuis, corrigé le tir. Comme la justice avance lentement, elle risque, le jour venu, de faire comparaître des fantômes, puisque certains syndics sont décédés, d'autres sont partis à la retraite, des cabinets ont été liquidés, cédés ou ont changé de nom... Face à l'écho médiatique de cette affaire, les organisations professionnelles ont d'abord minimisé ces dérapages puis réagi en ordre dispersé…
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