Immobilier -- Les crédits orientés à la baisse...
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Dans l'ensemble, l'écart entre les taux actuels et ceux pratiqués il y a un an tourne autour d'un point. C'est mathématique. La baisse sur les marchés du taux des OAT, les obligations assimilables du Trésor, fait reculer les taux d'intérêt des crédits immobiliers. Les premiers servent en effet souvent de référence aux seconds. Les emprunts d'Etat sont ainsi passés nettement sous la barre des 5 % à 4,83 % exactement le 19 mars. Une fois rajoutée la marge des établissements financiers, les crédits immobiliers sont ainsi vendus autour de 6,15 %. Certaines banques proposent un peu moins et d'autres, plus nombreuses, un peu plus, comme le démontrent les chiffres relevés par l'Anil, l'agence nationale pour l'information sur le logement.
En faisant le tour de la place, l'emprunteur peut aujourd'hui trouver des crédits immobiliers à taux fixes à 5,70 % à la BNP-Paribas ou 5,75 % au Crédit Foncier de France. A condition d'être un bon client. C'est-à-dire d'avoir un apport personnel important (entre 30 et 40 % au moins), d'avoir des revenus réguliers et de ne pas avoir connu des incidents de parcours bancaires dans le passé. Il y a encore quelques mois, le bas de la fourchette proposée dépassait les 6 %. Certains établissements, notamment quelques Caisses d'Epargne ou le Crédit Lyonnais, n'ont certes pas encore intégré le mouvement baissier. Mais, dans l'ensemble, l'écart entre les taux actuels et ceux pratiqués il y a un an tourne autour d'un point.
Plus que jamais, il faut donc faire jouer la concurrence. C'est d'autant plus vrai qu'en 2000, la production des crédits au logement des établissements spécialisés a plongé, enregistrant une baisse de 22,4 % contre une hausse de 34,3 % l'année précédente. Elle s'établit à 47,9 milliards de francs (7,3 milliards d'euros). Une situation paradoxale au moment où l'immobilier battait record sur record, que ce soit le nombre de mises en chantier, de transactions dans l'ancien, de prix au mètre carré. Comme les banques cherchent à développer leurs parts de marché, elles se montrent désormais moins strictes quant aux critères d'attribution. Il est plus commode d'obtenir un crédit avantageux, parfois même en deçà des fourchettes officiellement annoncées.
Enfin, ce qui est vrai pour les crédits à taux fixes ne l'est pas pour les crédits à taux variables. Ici, l'indice de référence l'Euribor affiche autour de 4,8 % pour l'échéance à trois mois et 4,6 % à un an. Non seulement il n'y a pas de baisse des taux, mais l'écart entre taux fixe et taux variable manque désormais singulièrement d'attrait. Les emprunteurs savent compter : 80 % d'entre eux optent pour un crédit à taux fixe.
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