35 enfants en danger
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Dans les taudis il est difficile de trouver un autre nom de la rue Petit (XIX e ), trente-cinq enfants sont intoxiqués ou en cours d'intoxication par les peintures au plomb. C'est ce que révèle un rapport que vient de rendre public la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés. Réalisée avec l'association J 2 P (qui accompagne les familles depuis 1997), Médecins du monde, l'association des familles victimes de saturnisme et la Bellevilleuse, cette étude détaille les conditions de vie moyenâgeuses des soixante-trois familles qui occupent les immeubles situés aux 17, 19 et 21, rue Petit et au 11, passage du Nord : surpopulation, danger d'effondrement, réseaux électriques anarchiques, rats… Au début janvier 2001, 231 personnes, dont 119 enfants, vivaient dans ces immeubles. Les deux familles les plus anciennement installées y sont depuis 1990, dix-huit autres les ont rejointes les quatre années suivantes et quarante-quatre supplémentaires depuis 1995. C'est un vrai « bidonville en plein coeur de Paris », selon François Dagnaud, premier adjoint au maire du XIX e ; une situation « dramatique », selon Michel Bulté, alors adjoint au maire de Paris chargé de l'urbanisme, cités tous les deux dans le rapport pour leurs interventions au Conseil de Paris en avril 1998. La Fondation Abbé-Pierre et les associations partenaires accusent les pouvoirs publics de négligeance, en ce qui concerne notamment le suivi médical des enfants : « Ainsi, une enfant de 2 ans a dû attendre seize mois pour que soit réalisée une plombémie de contrôle alors que la première plombémie avait montré un taux d'intoxication de 250 microgrammes (µg) de plomb par litre de sang » (NDLR : un enfant est considéré comme intoxiqué à partir de 100 µg par litre).
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