L'association des maires ruraux de France (AMRF) et la plateforme américaine Aibnb de location de logements viennent d'annoncer un partenariat visant à valoriser les territoires ruraux en vue de l'été 2019. A côté des grandes létropoles comme Paris, qui compte à elle seule entre 60.000 et 65.000 annonces sur la plateforme (15% de l'offre mondiale), ou les grandes métropoles régionales et touristiques comme Bordeaux, Lyon, Nice, etc. les communes rurales françaises en recenseraient plus de 50.000 et auraient accueilli plus de 2,7 millions de voyageurs en 2018, dont deux-tiers dans des villes de moins de 2.000 habitants. Selon Aibnb, Pleine-Fougères, Saint-Julien-de-Peyrolas et Lathuile occupent les trois premières marches du classement avec 2.270, 2.240 et 2.190 touristes l'an dernier. D'où sa proposition à l'AMRF de nouer un partenariat sur des "stratégies conjointes de développement".
"Les habitants du monde rural profitent déjà des facilités offertes par les plateformes, comme Blablacar, et beaucoup de chambres d'hôtes et de gîtes mettent leurs biens sur plusieurs sites", explique Cédric Szabo, directeur de l'AMRF à nos confrères de La Tribune. De son côté, Airbnb, qui avait signé un précédent partenariat avec le département de l'Eure-et-Loir pour développer l'offre dans les villages en dehors de Chartres métropole, prévoit d'arriver à terme à 40% de son offre hors des grandes villes et des zones littorales. Airbnb propose de partager avec les maires des outils pour développer l'attractivité touristique des territoires, et notamment des données sur l'évolution de l'offre et des aspirations des voyageurs.
Cette alliance répond également à la question du pouvoir d'achat, pour des propriétaires de maisons disposant de chambres libres en raison du départ des enfants partis étudier en ville, et susceptibles de se servir de leurs chambres comme d'un "complément de revenu". Dans cette logique, cela permet aussi à la commune visitée de collecter la taxe de séjour et donc d'augmenter ses recettes, alors que seules 7.000 villes en France métropolitaine compteraient des hôtels. "Cela ajoute une offre ou cela complète là où c'est nécessaire", souligne le directeur général de l'AMRF, ajoutant que "beaucoup de projets, des séminaires d'entreprise par exemple, n'aboutissent pas, faute d'hébergements suffisants. Cela permet justement de remettre des lieux sur le marché"...
Des actions de promotion sont prévues pour mettre en avant des destinations rurales. Plusieurs campagnes seront lancées cette année pour valoriser certaines destinations auprès du grand public, indique-t-on chez d'Airbnb.
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