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Eau au robinet : la règlementation divise par 2 la teneur en plomb autorisée
2/1/2004
En application de la directive du Conseil de l'Union européenne n°98/83/CE du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, transposée en 2001 dans le droit national (1), la teneur maximale en plomb dans l'eau arrivant au robinet des consommateurs ne doit pas, depuis le 25 décembre dernier, dépasser 25 microgrammes par litre, contre 50 auparavant.
La suppression des canalisations et branchements en plomb des réseaux publics de distribution, depuis plusieurs années, permet en général de respecter cette nouvelle réglementation, estime le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), dans un dossier sur l'hygiène des réseaux d'eau intérieurs.
En revanche, les spécialistes s'accordent pour considérer que la deuxième étape, qui impliquera l'abaissement le 25 décembre 2013 à 10 microgrammes par litre, constitue un véritable défi. Pour atteindre ce seuil, il faudra impérativement intervenit sur les réseaux de distribution de l'eau à l'intérieur des immeubles, voire même sur celui à l'intérieur des logements ! Plus du tiers des canalisations des logements français et des branchements publics sont encore en plomb, selon les estimations.
Ce qui n'implique pas forcément leur remplacement : des techniques apparaissent permettant un traitement de l'intérieur des canalisations, supprimant le contact direct de l'eau avec le métal incriminé !
La directive européenne de 1998 sur les installations d'eau destinées à la consommation humaine a en fait introduit une nouveauté de taille : la réglementation concerne désormais l'eau délivrée au robinet pour la consommation humaine, et non plus à l'entrée du bâtiment. "Ce déplacement de quelques dizaines de mètres est loin d'être un détail", remarque le CSTB : il implique que propriétaires et gestionnaires d'immeubles sont responsables de la qualité de l'eau, et non les seuls distributeurs.
De nombreux organismes spécialisés dans les diagnostics (amiante, etc.) n'ont pas perdu de temps et ont commencé à vendre leurs services aux syndics et gérants d'immeubles pour la mesure de la teneur en plomb de l'eau délivrée dans les logements, au grand dam des organisations de consommateurs qui font valoir l'inutilité de ces analyses, les protocoles de prélèvement n'ayant pas encore été normalisés !
Elles viennent de recevoir le renfort du ministère du logement qui dans un dossier de presse rappelle qu'il est "difficile de prévoir et d’analyser la teneur en plomb dans l’eau au robinet d’un consommateur en raison de nombreux facteurs influençant la dissolution du plomb dans l’eau : temps de stagnation de l’eau dans les canalisations en plomb, température de l’eau, caractéristiques physico-chimiques de l’eau ; dans les immeubles collectifs, le temps de stagnation de l’eau est lui même dépendant des soutirages voisins"...
(1) décret n° 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, à l'exclusion des eaux minérales naturelles