Membre actif du "Chantier copropriété" du "Plan bâtiment Grenelle", présidé par l'ancien président de l'ANAH, Philippe Pelletier, la FNAIM (Fédération nationale de l'immobilier), qui fédère près de 10.000 professionnels dont 3 à 4.000 administrateurs de biens, gestionnaires d'immeubles et syndics de copropriété, veut mettre en mouvement ses adhérents pour la rénovation énergétique de l'immobilier ancien, souvent très énergivore. Ainsi ses dirigeants ont présenté solennellement le 31 août à la presse un plan d'actions baptisé "100.000 logements éco-rénovés en 2012", visant à installer les objectifs du développement durable et du "Grenelle de l'environnement" "comme une composante essentielle des compétences des professions immobilières", chez les agents immobiliers autant que chez les gestionnaires d'immeubles.
Avec un argument-choc à destination des clientèles de ces professions - vendeurs de biens immobiliers, copropriétaires, propriétaires d'immeubles locatifs - : ne vous en tenez pas seulement au temps de retour des investissements nécessaires pour réduire la consommation énergétique des maisons ou des bâtiments, pensez aussi à la valorisation que vous leur donnez et a contrario à la décote qu'ils subiront avec une étiquette énergétique médiocre F ou G lorsqu'ils seront demain en concurrence, pour la vente comme pour la location, avec des biens issus de la construction neuve avec une étiquette A, en BBC (Bâtiments basse consommation - réglementation "RT 2012" déjà anticipée par la plupart des promoteurs), ou rénovés avec une étiquette B, C ou même D...
Pour cela, il faut rendre les professionnels en mesure de conseiller efficacement et accompagner la clientèle dans la réalisation des diagnostics et audits énergétiques, puis dans celle des travaux ; notamment leur apprendre à rendre les charges lisibles, à mettre en place avec leurs clients une programmation de travaux cohérente, même si ceux-ci doivent pour des raisons évidentes être réalisés de manière fractionnée, à prendre en compte non seulement les objectifs énergétiques dans les réhabilitations mais aussi les exigences de confort, de sécurité et d'accessibilité des résidants, enfin à savoir mobiliser toutes les aides et subventions mises à la disposition des propriétaires ou copropriétaires, et notamment l'Eco-prêt à taux zéro, puissant outil de financement qui nécessite cependant quelques adaptations...
Pour Benoît Fauchard, Président délégué de la FNAIM en charge du développement durable, il s'agit de faire passer 100.000 logements de l'étiquette énergétique E, moyenne du parc ancien, vers la C ou la B, autrement dit d'aller vers une consommation qui se situerait autour de 100 kWhep/m²/an pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire, le refroidissement et la ventilation, là où elle se situe aujourd'hui plutôt autour de 250 !
Si l'objectif de 100.000 logements éco-rénovés fin 2012 (date de fin du mandat des dirigeants actuels de la FNAIM) paraît hors d'atteinte compte tenu des délais pour mener à bien une rénovation énergétique digne de ce nom - au moins peut-on espérer des rénovations engagées à cette date -, la fédération veut se donner des moyens à la hauteur :
- sur le plan de la formation en mobilisant son école, l'ESI (Ecole supérieure de l'immobilier),
- sur le plan des outils, avec le "Carnet de développement durable", mis au point dans le cadre du "Chantier copropriété", et destiné à sensibiliser les copropriétaires à la consommation énergétique de leur immeuble, première étape d'une mise en mouvement, la FNAIM s'apprêtant comme les autres fédérations professionnelles et les organisations de consommateurs à participer à la campagne nationale "Un éco-bilan pour tous" en préparation avec l'appui du "Plan bâtiment Grenelle",
- sur le plan des structures en mettant en place une plate-forme technique offrant aux professionnels adhérents un accès à l'ensemble des filières associées au développement durable : fournisseurs d'énergie, diagnostiqueurs, bureaux d'études thermiques ou de contrôle, industriels de l'isolation, du comptage ou du chauffage, banques, instances publiques de financement ou d'assistance, etc.
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