Distillées suite à un communiqué de la direction du groupe Urbania, les informations selon lesquelles le groupe est en "négociations exclusives" avec le fonds d'investissement IPE et le fonds Laurad sont à prendre avec précaution, car elles peuvent simplement viser à gagner du temps et rassurer à l'approche du 1er juillet, échéance des appels de fonds trimestriels dans les copropriétés : en effet, le fonds d'investissement (Investors in Private Equity), fondé par Philippe Nguyen, ancien de la Caisse des Dépôts avec François Nicoly, ancien développeur et gérant de portefeuilles de capital risque pour Elf aquitaine, semble ne vouloir s'intéresser qu'à la partie prestations à l'immobilier tertiaire (Adyal), qui n'est pas la part la plus lourde ni probablement la plus en difficulté du groupe, à savoir l'administration de biens traditionnelle (gestion locative et syndic de copropriété). Ses déclarations au Monde ne trompent pas : "notre objectif est de faire de ce groupe un prestataire immobilier européen, pour le compte de grands investisseurs, une activité en plein essor", explique Philippe Nguyen au quotidien, ajoutant néanmoins que "le métier de syndic a besoin de se moderniser en faisant appel aux techniques d'information et surtout de mieux former ses équipes", ce qui n'appelle pas de critique. Mais il affirme aussi connaître le secteur pour avoir participé au rachat du conseil immobilier Atis Real, (cédé depuis à BNP Paribas immobilier), pure entité de conseil en immobilier d'entreprise, ce qui est moins crédible...
Notons que le fonds Laurad également cité, qui détient le réseau Laforet, était jusqu'il y a peu détenu majoritairement par le dirigeant-fondateur d'Urbania, Michel Moubayed, mais que le groupe financier Omnium finance, distributeur de produits de placements financiers et immobiliers, est monté à 49% dans le capital, et qu'il devrait en prendre le contrôle.
Reste à savoir si ces négociations déboucheront sur une solution permettant de désintéresser les créanciers, et donc sauver les mandats et les fonds de la clientèle : le groupe Nexity, sollicité par Bercy ne s'est visiblement pas longtemps intéressé au dossier alors qu'il se déclare par ailleurs prêt à envisager de la croissance externe : "trop compliqué" selon son président, Alain Dinin, qui lui connaît bien le secteur...
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