Le SNAL (Syndicat national des aménageurs et lotisseurs), qui milite depuis plusieurs années en faveur d'une politique volontariste en matière de dégagement de resources foncières pour la construction, tire à nouveau le signal d'alarme : sa chambre d'Ile-de-France dénonce cette fois les insuffisances du projet de nouveau Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF), qui doit servir de fil conducteur au développement de la région jusqu’à l’horizon 2030.
Notons que ce projet a été voté par le Conseil régional d’Ile-de-France le 15 février 2007, après deux ans de concertations et de consultations multiples avec les acteurs locaux, qu'il est actuellement soumis pour avis à chacun des huit Conseils généraux, au CESR (Conseil économique et social d'Ile-de-France) et aux Chambres consulaires, avant de faire l'objet à l’automne d’une enquête publique sur l’ensemble du territoire régional et d'être adopté définitivement par le Conseil régional au printemps 2008, et que son élaboration s'effectue dans un climat de bras de fer de plus en plus tendu entre d'un côté les élus de gauche, majoritaires à Paris, dans une partie des départements et au conseil régional, et de l'autre les élus de droite, majoritaires dans les départements de l'ouest, et le gouvernement, qui vient de critiquer vertement le projet dans un courrier du premier ministre au président de région en date du 11 juillet...
Le SNAL IdF dénonce notamment l’inadéquation entre les objectifs affichés - offrir un logement à chaque francilien - et le choix de concentrer l’urbanisation dans la zone agglomérée centrale en en augmentant la densité, et en réduisant par ailleurs des surfaces urbanisables inscrites au SDRIF de 1994 ; il relaye en cela les critiques émises par la droite, et propose :
- d'adapter et mieux répartir les surfaces urbanisables autour des pôles de centralité pour limiter au maximum les déplacements,
- d'offrir un échelon de fixation de densité adaptée à chaque territoire francilien, et faire en sorte qu’elle soit acceptée en permettant d’ "offrir aux franciliens tout le panel de logements, afin de respecter et
d’honorer ainsi leur parcours résidentiel d’une part, de favoriser la mixité sociale d’autre part",
- d'imposer un rythme d’urbanisation au moyen d'une véritable programmation urbaine avec définition des objectifs et mise en
place d’un échéancier de la construction de logements,
- de favoriser un urbanisme qui économise l’espace, par une utilisation efficace des outils d’aménagement tels que les ZAC (zones d’aménagement concerté) et les lotissements.
Enfin, le SNAL estime que l’objectif de 60.000 nouveaux logements par an est très insuffisant par rapport aux besoins, et rappelle malicieusement aux écologistes, en force à Paris et à la Région, que dans "développement durable", il y a "durable"… mais il y a aussi "développement"...
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