Décidément très communicante ces temps-ci, et surfant sur la vague médiatique de la campagne organisée par plusieurs parlementaires de la majorité UMP contre l'ISF, l'UNPI (Union nationale de la propriété immobilière), qui revendique 250.000 adhérents propriétaires de biens locatifs, a organisé le 26 février de façon ostentatoire un déplacement en nombre (près de 150 adhérents) à Bruxelles pour étudier auprès de spécialistes en la matière les possibilités de délocalisation ou de montages juridiques et fiscaux destinés à éviter la fiscalité jugée excessive qui pèse sur le patrimoine.
L'UNPI estime en effet qu'entre l'ISF et la taxe foncière, en forte augmentation en raison de la décentralisation, le point de rupture en fiscalité immobilière est atteint. Son président, Jean Perrin, souligne qu’on parle sans cesse des loyers maîtrisés et accessibles. Or, la fiscalité immobilière empêche de répondre à cette demande. Le propriétaire étudie les possibilités, comme d’autres le font, d’installer le siège de leurs activités à l’étranger. Ce ne serait pas au demeurant au détriment du locataire : un propriétaire moins taxé serait enclin à modérer les loyers pour fidéliser ses bons locataires, avance même l'UNPI...
Cette démarche doit attirer l’attention des candidats à l’élection présidentielle et des futurs gouvernants au moment où ils présentent leurs propositions. "Au vu des déclarations des différents candidats à l'élection présidentielle, le capital risque d'être plus taxé ; si nous sommes pénalisés, nous n'hésiterons pas à partir", a prévenu Jean Perrin lors d'une conférence de presse convoquée deux heures avant le départ à la Gare du Nord, ajoutant que "si Johnny Halliday l'a fait, pourquoi les propriétaires ne pourraient pas le faire ?"...
Tout en indiquant que les propriétaires sont "libéraux par nature", il a refusé d'exprimer une préférence entre les candidats, rappelant même qu'en fin de compte dans le passé, les propriétaires se sont mieux entendu avec les responsables politiques issus "de la rue de Solférino" plutôt qu'avec ceux issus à l'époque "de la rue de Lille"...
Reconnaissant qu'en dehors de l'expatriation fiscale complète, avec vente du patrimoine en France et investissement à l'étranger, que l'UNPI se refuse de préconiser, la "délocalisation" de la gestion de biens situés en France exigeait des montages complexes qui ne sont pas à la portée des petits propriétaires - l'UNPI a néanmoins décidé de mettre en place une structure de conseil en ce sens -, et qu'à ce stade, sa démarche avait essentiellement un but d'avertissement, Jean Perrin conclut en mettant en avant la modestie des demandes des propriétaires : juste qu'on arrête d'augmenter la fiscalité locale, qu'on accorde à tous les propriétaires la possibilité de pratiquer un amortissement fiscal à l'instar de tous les autres acteurs économiques, et qu'on puisse remette sur la table un rééquilibrage des droits respectifs des locataires et des propriétaires - dans le sens d'une plus grande facilité d'accès à la location pour les locataires et d'une plus grande facilité de récupération du logement par le propriétaire quand il a besoin de le récupérer...
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