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Clichy sous bois : des copropriétés en première ligne
21/11/2005
Etincelle qui a embrasé les banlieues à travers la France, les événements de Clichy-sous-Bois se sont déroulés non pas dans un quartier HLM, mais au cœur d’un quartier appelé le "Chêne Pointu", qui regroupe deux grandes copropriétés de 800 et 600 logements : c'est ce que rappelle l'ARC (Association des responsables de copropriété), très en pointe sur le problème des copropriétés en difficulté et présente sur le terrain depuis des années ! Elle fait très justement remarquer que l’état de délabrement physique, financier, social de ces copropriétés est bien connu et ceci depuis une bonne dizaine d'années.
Or, il n'y a que trois ans que, comme suite à l’action des copropriétaires et de la Mairie, l’État a fini par accepter de mettre en place une "commission d’élaboration d’un plan de sauvegarde", et selon l'ARC, cette commission n'a été réunie en tout et pour tout que deux fois ! Aucune réunion n'a eu lieu dans la dernière année et demi et aucun plan n’a été élaboré comme suite à ces travaux ! Seuls quelques travaux d’urgence concernant la rénovation partielle d’ascenseurs très vétustes et vandalisés ont pu être financés, travaux qui seraient à peine commencés.
Scandalisée par cette carence, l'ARC dénonce la politique consistant à concentrer tous les moyens sur les démolitions-reconstructions d'HLM, par l'intermédiaire de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), au détriment de la politique concernant le traitement des copropriétés en difficulté, les moyens qui lui sont consacrés étant devenus insuffisants et inadaptés.
Or, comme le fait remarquer l'ARC, ce n'est pas d'aujourd’hui qu'une grande partie des problèmes des quartiers difficiles vient précisément des copropriétés en difficulté : elles accueillent les populations les plus marginales et les plus fragiles dans les immeubles les moins bien entretenus et les plus difficiles à redresser, en raison du statut propre à la copropriété ! Un colloque avait même été organisé, précisément à Clichy sous bois en décembre 2004, auquel participaient le Conseil National des Villes, la Ville de Clichy-sous-Bois, la Région Ile de France, le Conseil Général de Seine Saint Denis, la Caisse des dépôts et Consignation et l'ARC, et avait permis d’élaborer une "plate-forme revendicative" portée par tous les acteurs publics et privés concernés. Or un an après ce colloque, le ministère du logement n’aurait toujours pas fait savoir ce qu’il en pensait...