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Un groupe d’experts en recherche de plomb dans les peintures dénonce un risque radioactif
22/8/2005
Dans le cadre de la lutte contre le saturnisme, la loi prévoit depuis 1998 que d'éventuelles traces de plomb doivent être recherchées dans tout logement ancien construit avant le 1er janvier 1949 et remis sur le marché. La même obligation existera bientôt en cas de location. Or, pour pratiquer ces tests, les experts devront prochainement utiliser des appareils à source radioactive : ces instruments devraient être rendus obligatoires à l'automne prochain.
Un collectif d'experts en technique du bâtiment, regroupant une trentaine d'entre eux dénonce ce choix technologique effectué par l’administration au détriment des détecteurs à tube, totalement inoffensifs et qui selon eux procurent le même résultat !
Ils sont environ 5 000 en France à pratiquer, chaque année, quelque 200 000 recherches de plomb dans les appartements et maisons en vente pour informer d'un risque éventuel d'intoxication. "Conformément aux règles sur la radioprotection, le rangement de ces appareils va obliger la profession à bientôt s'équiper de coffres-forts, d'alarmes et de portes blindées", dénonce un expert cité par Les Echos, qui ajoute qu'il sera interdit aux professionnels de circuler dans les transports en commun ou en deux-roues, et que l'autorisation du préfet sera obligatoire pour changer de département, contraintes excessives qui risquent de ne pas être respectées…
Soucieux du préjudice financier auquel il pourrait être exposé, le collectif a déposé la semaine dernière une requête en référé auprès du tribunal administratif de Paris en vue d’obtenir une "expertise impartiale" sur les deux types d'instruments portatifs existants. Les experts contestent notamment un rapport rendu en juin par l'AFSSE (Agence française de sécurité sanitaire environnementale), qui aurait fondé la décision de l’administration et selon lequel les appareils à source radioactive seraient seuls capables de détecter la présence de plomb dès lors que celui-ci est recouvert par un autre revêtement (crépi par exemple). Le collectif estime que cette appréciation est fondée sur une série "d'erreurs scientifiques", et qu'une détection superficielle suffit pour lutter contre le saturnisme infantile.
Ce n’est pas l’avis du ministère du logement, selon lequel la loi de 2004, dont le décret d'application doit entrer en vigueur à l'automne, prévoit aussi une information sur les couches profondes des revêtements.
Par ailleurs, interrogée par Les Echos, la Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection indique que a durée d'élimination de la source radioactive est estimée à dix-huit ans et que sa dangerosité demeure "très faible" : selon un de ses responsables, "il faudrait rester plus de quinze heures à côté de la source nue pour risquer un malaise"…