En 2003, 314.000 logements sont sortis de terre, ce qui n'est pas loin des 320.000 qu'estime nécessaires l'INSEE pour satisfaire les besoins des français! Le nombre de ces mises en chantier a progressé de 3,9% mais la hausse a surtout été sensible pour le logements collectifs.
Les autorisations de construire ont progressé de 9% en 2003 (avec près de 379.000 logements) et les mises en chantier de 3,9% (à un peu plus de 314.000 logements) a annoncé mercredi le ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement.
En revanche, les mises en chantier de surfaces de locaux non résidentiels ont diminué de 6,7% l'an dernier, et les autorisations de 2,8%.
Le nombre de 379.OOO autorisations de construction de logements dépasse légèrement celui de 1998 (qui fut une bonne année), atteignant ainsi le plus haut niveau depuis dix ans.
Les autorisations ont augmenté de 14,9% pour les logements en immeuble collectif, mais de seulement 4,9% pour les maisons individuelles.
Le nombre de 314.000 logements mis en chantier est proche de celui de 1999 (près de 317.000), année où les mises en chantier ont atteint le maximum des dix dernières années, suite à la fin du dispositif de soutien à l'investissement locatif privé mis en place au début de l'année 1996.
La progression a été particulièrement forte l'an dernier pour les logements en immeuble collectif (+10,5%), mais très modérée pour les mises en chantier de maisons individuelles (+0,3%).
Côté logement social, domaine dans lequel le gouvernement veut résolument reprendre l'initiative sur le plan médiatique après le rapport du Conseil économique et social (notre brève), le retentissement des reproches faits par la Fondation Abbé Pierre à l'occasion du cinquantenaire de l'appel de 1954 à la politique du logement de ne pas avoir pris la mesure de l'ampleur de la crise, et avant le colloque du 4 février qui doit lancer la communication sur le projet de loi "Propriété pour tous" (1), les chiffres sont également en augmentation malgré les restrictions budgétaires et les gels de crédits : en effet, en 2003, le nombre de logements locatifs sociaux financés a selon les chiffres du ministère progressé de 4 % et s'élève à 57 996 logements confirmant les bons résultats déjà atteints en 2002 (56 290). Ces résultats sont supérieurs de 13% à la moyenne des logements financés annuellement entre 1997 et 2001 (51.000).
Il est notamment mis en avant que 19 216 logements HLM et 1.083 logements conventionnés après aide de l'ANAH ont été réalisés dans les communes, situées dans les agglomérations de plus de 50 000 habitants, qui ont moins de 20 % de logements sociaux, ce qui représente une progression de plus de 10% par rapport aux résultats 2001 et 2002.
La rénovation du parc existant au moyen des primes à l'amélioration des logements à usage locatif social (PALULOS) a par ailleurs concerné près de 78.000 logements locatifs sociaux dont plus de la moitié en zone urbaine sensible et près de 13 000 logements (dont 72 % dans les quartiers prioritaires) ont fait l'objet d'une décision de démolition, soit 20% de plus qu'en 2002 ; il reste cependant du chemin à faire pour atteindre l'objectif des 40.000 démolitions-reconstructions du plan Borloo (200.000 sur cinq ans).
Enfin, dans sa conférence de presse de présentation de ces résultats, le ministre Gilles de Robien a rappelé que la loi de finances pour 2004 permet de financer la réalisation de 80.000 nouveaux logements locatifs sociaux et d'engager un programme nouveau de 10.000 logements en location-accession sociale, en application du projet de loi en préparation.
Cet objectif semble cependant inclure 40.000 logements qui ne sont que la reconstruction des 40.000 logements qu'il est prévu de démolir dans le cadre de la loi Borloo, ce qui relativise quelque peu l'annonce...
(1) dernière appellation en date d'un projet de loi qui s'est appelé selon les cas "Un Habitat pour tous", ou "Un logement pour tous" - voir notre brève...
|