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Taux d'intérêt des crédits immobiliers : la descente vers le taux zéro ?
10/5/2016
1,80% en moyenne en avril pour l'accession dans l'ancien selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA (1,89 dans le neuf) ! Selon les courtiers en crédits on peut même descendre sans trop forcer à 1,5% avec un bon dossier, même sans apport personnel : mieux encore avec un "bon" dossier : 1,41% sur 20 ans sont négociés chez le courtier Cafpi ou encore jusqu'à 1,45% chez Vousfinancer.com. Des taux et des conditions d'octroi jamais vus ! Les banques, en forte concurrence les unes avec les autres pour attirer les meilleurs dossiers, n'excluraient même plus de financer les "frais de notaire"...
Bien entendu, la politique d'injection de liquidités et de taux négatifs de la BCE n'est pas étrangère à cette situation. Mais aussi celle des autres banques centrales, qui maintiennent les taux longs à faible niveau et permettent aux banques l'accès à des ressources à taux presque nul. Il faut bien en faire quelque chose, et pour cela appâter le client, sachant en outre qu'un nouveau client pour un crédit immobilier restera longtemps et consommera beaucoup d'autres services. D'où cette surenchère, accentuée souvent localement par la politique agressive des réseaux mutualistes régionaux !
Cette conjoncture financière exceptionnellement favorable aux acquéreurs pousse la demande à son maximum sans pour autant provoquer de flambée : c'est qu'en fait elle est bridée les incertitudes sur l'avenir économique, un pouvoir d'achat plombé par des dépenses contraintes de plus en plus lourdes, et la précarité croissante des emplois qui met une part croissante de la population hors de la cible des établissements prêteurs : ceux qui n'ont pas d'emploi stable doivent regarder passer le train des taux d'intérêt mirifiques sans pouvoir monter dedans... Ce qui fait dire au site d'intermédiation immobilière MeilleursAgents.com que sans la baisse des taux, les prix auraient baissé de -2 à -5% depuis le début de l’année, la demande restant trop faible (par exemple 1,3 acheteur pour 1 vendeur à Paris) pour stimuler les prix durablement à la hausse. Le baromètre LPI/SeLoger des prix de l'immobilier constate lui aussi une pause dans la tendance constatée ces derniers mois à un retour de la hausse des prix !
L'activité reste bonne, en hausse de 15 à 20% sur un an, ce qui redonne largement le sourire aux agents immobiliers. Les primo-accédants sont même de retour et représentent désormais 40% des acquéreurs qui passent par le courtier Cafpi, Cette proportion pourrait grimper à 50 voire 60% d'ici la fin 2016, contre 35% l'année dernière d'après les estimations du courtier. Mais pour autant, ce n'est pas la ruée ! et le niveau des ventes ne fait, malgré des conditions de crédit jamais vues, que retrouver ceux de l'avant-crise. Ceux qui voudraient voir dans le frémissement des prix constaté depuis l'été dernier l'amorce d'un nouveau cycle haussier doivent patienter : le marché immobilier n'est pour le moment que sous le coup d'une puissante perfusion. Par contre, tel que l'avenir se profile, elle a des chances de rester en place au moins pendant un ou deux ans...