Fort rebond de la mobilité locative, tendance générale à la baisse des loyers, petit redressement de l’effort d’entretien/amélioration des logements (gros travaux) et premier recul de la vacance : c'est ce qui ressort des chiffres de l'observatoire CLAMEUR (acronyme de Connaître les loyers et analyser les marchés sur les espaces urbains et ruraux), l'outil le plus performant aujourd'hui de connaissance du marché locatif privé, présentés le 8 mars 2016. La mobilité résidentielle (taux de logements qui changent de locataire dans l'année) est repassée début 2015 au-dessus de la moyenne 1998-2015 et s’établit proche du record de 2004 (30,2 contre 30,7%). Même si fin 2015 et début 2016 marquent un fléchissement. Sur un plan géographique, la mobilité décroît en allant d'ouest en est, l'Ile-de-France constituant un îlot de faible mobilité (20,7%), et dans une moindre mesure Rhône-Alpes et PACA (25,7 et 26,3). A Paris, la mobilité a toujours été très inférieure à la moyenne, mais elle continue à s’effondrer à 16,4% ! A l'autre bout, la Bretagne, les Pays de Loire et Poitou-Charentes affichent une mobilité de 35 à 40%. Et donc une durée de location moyenne entre deux et trois ans !
Les loyers de marché ont baissé en moyenne de 1,1% en 2015, et continuent début 2016 avec une baisse de 0,8% en glissement annuel fin février. Les petits logements voient leur loyer baisser moins fortement que l’année précédente : -1% en moyenne pour les studios (22% du marché), -0,5% pour les 2 pièces (33,4% du marché) ; par contre, la baisse s’accentue avec -0,9% pour les 3 pièces (26,6% du marché), et s’installe pour la 1ère fois avec -1,6% pour les 4 pièces (12,1% du marché) et avec -0,4% pour les 5 pièces et plus (5,9% du marché.
Au niveau des villes, les évolutions sont contrastées (1) : les loyers baissent à présent dans 54,1% des villes de plus de 10.000 habitants (contre 53,6% l’année précédente). Le phénomène perdure dans les villes plus importantes : depuis le début de l'année 2015, les loyers baissent dans 70% des villes de plus de 148.000 habitants, ils progressent moins que l'inflation dans 10% d'entre elles et ils augmentent au-delà de l'inflation dans 2 villes (10% des villes).
Les plus fortes baisses en 2015 sont pour Marseille (-3,9%), Lyon (-3,3%), Montpellier (-2,1%) et Strasbourg (-2,3%), mais ces deux dernières villes se reprennent début 2016 (+0,5 et +1,3%).
L'effort d'amélioration et d'entretien des logements reste très bas : plus que 16,1% des logements reloués en 2015 ont bénéficié de travaux avant leur remise en location contre plus de 16,5 en 2014 et surtout 25,7% en 2013. Ce niveau explique au moins autant que le contraire la sagesse des loyers, car il se constate que les gros travaux permettent un meilleur "saut" du loyer à la relocation. Mais il est constaté un léger redressement fin 2015 et début 2016. Curieusement, dans cette situation peu reluisante, la vacance recule à 5,7 semaines en moyenne en 2015 contre 8 en 2014, ce qui équivaut chaque année à une perte de 3% des loyers perçus.
(1) v. les loyers de marché en 2016 des 779 premières villes
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