S'affirmant comme représentante des principaux intéressés, à savoir les propriétaires loueurs, l'UNPI (Union Nationale des Propriétaires Immobiliers) fait un accueil mitigé au nouveau dispositif de caution locative, le "Visale" (Visa pour le logement et l'emploi), lancé le 20 janvier dernier par Action Logement et le ministère du logement. Dans un communiqué, Jean Perrin, son président, prend acte du déploiement du dispositif VISALE (VISA pour le Logement et l'Emploi), et lui concède l'avantage de cibler directement les jeunes qui entrent dans l'emploi. "D'autant que cela ne coûte rien aux propriétaires. Connecter logement et emploi est bien plus pertinent que de garantir universellement les loyers, surtout aux frais des propriétaires", souligne-t-il. Allusion à la GUL (garantie universelle des loyers) de la loi ALUR, abandonnée par le gouvernement. Dispositif dont l'UNPI avait dénoncé le "gouffre financier" et la "déresponsabilisation massive des locataires" qu'il risquait de créer. A noter que l'UNPI n'avait pas toujours été contre l'idée d'une garantie universelle des loyers, souhaitant juste, il y a quelque années, que le coût soit partagé entre bailleurs, locataires et Etat...
Curieux argument au demeurant que celui de la déresponsabilisation des locataires, avancé de concert au moment du vote de la loi ALUR aussi bien par l'UNPI que par les professionnels de l'immobilier : utilisé pour contrer la GUL, il ne l'a jamais été lorsqu'il s'agit de la garantie loyers impayés (GLI) délivrée par les assureurs privés...
Pas de trace non plus de déresponsabilisation à propos de Visale dans le commentaire de la FNAIM : dans un communiqué, Jean-François Buet, son président, salue "le travail et l'initiative d'Action Logement qui va permettre à des milliers de locataires jeunes ou en situation de précarité de pouvoir trouver un logement". Mais cet optimisme n'est pas partagé par Bernard Cadeau, le président du réseau d'agents immobiliers ORPI, pour qui le Visale est un dispositif "dangereux" car il couvre des locataires dont le loyer représente la moitié des revenus.
"En autorisant un taux d'effort (loyer et charges par rapport aux revenus) jusqu'à 50%, le dispositif induit une part de risque très importante", précise-t-il. Il dénonce en outre un mécanisme "discriminatoire, très complexe à mettre en place au vu de la diversité des profils concernés".
Pour le coup, le dirigeant d'ORPI se demande : "pourquoi ne pas créer une garantie des loyers généralisée avec une assiette large par définition, un taux de prime bas car réparti de façon globale, inspirée de l'assurance automobile" ? Si l'assurance automobile est "obligatoire pour tout conducteur", "ce dernier choisit ses options, de la formule la plus basique à l'assurance tous risques", et un "fond de garantie sécurise le dispositif". En clair : une GUL, mais qui serait délivrée par les assureurs privés... Allez comprendre !
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