L'observatoire CLAMEUR (acronyme de Connaître les loyers et analyser les marchés sur les espaces urbains et ruraux), a présenté début juin un point trimestriel arrêtés à fin mai 2015. Il confirme la nette reprise d'activité du marché locatif constatée depuis l'été 2014 et encore plus depuis le début de l'année 2015. Alors que normalement durant l'hiver le marché se replie, la mobilité résidentielle des locataires n'a en effet pas fléchi cette année, s'établissant à à 28,2%, légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période, alors qu'elle était à 26,9 en 2014. Il reste bien entendu d'importantes disparités : la mobilité se redresse fortement (de 3% et plus) dans des régions où elle est habituellement forte : en Auvergne, en Bourgogne, en Franche-Comté, dans les Pays de la Loire et en Picardie ; elle progresse à un rythme un peu plus rapide que la moyenne (de 2 à 2.5 %) en Alsace, en Aquitaine, en Basse Normandie, en Bretagne, en Champagne Ardenne, en Haute Normandie, dans le Languedoc Roussillon, en Midi Pyrénées et en PACA ; elle reste stable ou ne recule que légèrement en Lorraine, en Poitou-Charentes et dans le Nord-Pas de Calais ; et elle recule toujours (de l'ordre de 1 à 2%), après plusieurs années de dépression du marché, dans le Centre, en Ile de France, dans le Limousin et en Rhône-Alpes.
Malgré cette embellie d'activité, la tendance des loyers de marché (loyers des nouvelles locations et des relocations suite à un départ) restent résolument à la baisse et s'amplifie : la diminution constatée à fin mai est rapide, avec -1.5% sur les cinq premiers mois de l'année, en glissement annuel. CLAMEUR indique n'avoir pas encore observé une telle situation depuis 1998. La baisse est la plus rapide pour les petits logements : les loyers des studios et 1 pièce (22,4% du marché) et des 2 pièces (32,9% du marché) reculent plus rapidement que l'ensemble du marché : avec respectivement -2,5% et -1,9%. La baisse des loyers observée pour les 3 pièces (26,4% du marché) est un peu moins rapide, avec -0,8%. Des évolutions inhabituelles, sans précédent à cette période de l'année... Enfin, les loyers des 4 pièces et plus qui augmentent encore, le font à un rythme nettement moins rapide que par le passé. Cela est particulièrement vrai pour les 5 pièces et plus dont les loyers n'augmentent que de 0,3% contre +3,1% l'année dernière à la même époque.
Sur les 20 villes de plus de 148.000 habitants, seules 5 ont une variation positive sur un an à mai 2015, et toutes de moins de 1% : Reims, Le Mans, Nantes, Bordeaux et Dijon. Toutes les autres voient leurs loyers moyens baisser, de -0,3% à Toulouse à -7% à Marseille, et passant par -2% à Paris... Plus globalement, les loyers baissent depuis le début de l'année 2015 dans 7,4% des villes de plus de 100.000 habitants...
Enfin, la vacance locative (délai moyen de remise en location) augmente partout, même en Ile-de-France, et atteint le plus haut niveau depuis 1998. Elle atteint à présent 8,3 semaines entre deux locataires, et alors que les travaux d'amélioration sont en net recul. Elle est la plus faible dans le Nord (4,6 semaines), en Alsace (5,5), en Rhône-Alpes (5,9), ou en Aquitaine (6,2), et la plus forte en Haute Normandie (11,5), Champagne-Ardennes (12,2) et en Pays de Loire (13,2), en passant par l'Ile-de-France (7,6 semaines).
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