En partenariat avec Notre Temps, la CLCV (Confédération logement et cadre de vie) a réalisé un sondage auprès de 2.137 copropriétaires, courant octobre 2014, portant sur l'appréciation de leur syndic et les principales réformes de la loi "ALUR". Il s'agit d'une réitération d'une enquête réalisée en 2012 portant précisément sur le taux de satisfaction des copropriétaires sur leur gestionnaire. La comparaison des résultats montre une nette dégradation, à laquelle n'est probablement pas étrangère la violente campagne menée par les fédérations professionnelles contre la loi "ALUR".
Alors même que 49% des copropriétaires se déclaraient globalement satisfaits de leurs syndics en 2012, ils ne sont plus que 39% à le penser aujourd'hui, soit un recul de 10 points en deux ans ! Lorsque l'on détaille les différentes prestations du syndic (qualité de la gestion, suivi des impayés…), toutes les appréciations sans exception sont en baisse, avec un écart moyen de 8 points par rapport à 2012. Ainsi, à titre d'exemple, 55% des copropriétaires étaient satisfaits du suivi des impayés, ils ne sont plus que 47% aujourd'hui. Il y a donc une nette dégradation de l'appréciation des syndics de manière générale.
Lorsque le syndic appartient à un grand groupe national, le taux de satisfaction diminue et passe à 33%. Les cabinets indépendants s'en sortent mieux et affichent un taux de 42% de satisfaction. "De fait, on constate une nette différence d'appréciation selon le syndic", indique la CLCV.
Les dispositions de la loi ALUR combattues par les professionnels sont plébiscitées : compte bancaire séparé, mise en place d'un contrat type, etc. 93% des personnes interrogées estiment que la limitation des prestations exceptionnelles des syndics constitue une mesure globalement importante. Le taux est de 88% pour la création d'une commission de contrôle à caractère disciplinaire, et de 87% pour la mise en concurrence systématique du syndic avant sa désignation...
Plus surprenant : 67% des copropriétaires approuvent l'instauration d'un "fonds travaux" obligatoire, même si seulement 43% envisagent de le mettre en place ! En fait, 64% des personnes interrogées reprochent le caractère non remboursable des cotisations issues du fonds travaux en cas de vente, preuve que la mesure a encore un grand besoin d'explication.
En matière de règles de majorité, les copropriétaires voudraient aller beaucoup plus loin que la loi : ils sont 74% à estimer qu'il conviendrait de ne prendre en compte, en assemblée générale, que les voix des copropriétaires présents ou représentés.
La baisse de confiance augure mal de la possibilité pour les syndics d'augmenter leurs honoraires pour tenir compte de leurs nouvelles obligations, ou même tout simplement pour intégrer dans le forfait annuel des tâches qu'ils facturaient jusqu'ici en sus. Le fait que certains aient majoré leurs honoraires de façon importante (20 % environ estime la CLCV) afin d'anticiper l'application des dispositions de la loi ALUR, alors même qu'elles n'étaient pas encore en vigueur, et les explications embarrassées des fédérations professionnelles suite à la médiatisation de ces hausses, ont constitué probablement un mauvais message envoyé aux copropriétaires.
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