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La Banque de France serait décidée à encourager la titrisation des crédits immobiliers résidentiels
26/1/2014
La Banque de France a laissé entendre qu'elle souhaitait encourager la "titrisation" des crédits immobiliers résidentiels, cette pratique qui inquiète parce qu'elle rappelle les "subprime" américains, titrisation massive et non contrôlée - malgré les agences de notation - de crédits "pourris" dont on connaît les fâcheuses conséquences... Il s'agit pour les établissements prêteurs de placer auprès d'investisseurs (des institutionnels, pour l'essentiel) des titres représentant une partie de la dette des particuliers qui ont emprunté pour acheter un logement. Les spécialistes rappellent que la titrisation préconisée s'apparente aux "obligations foncières" qui existaient de longue date en France au profit de quelques établissements de crédit et qui ont été plus largement autorisées par la loi du 25 juin 1999, ainsi que les "covered bonds", ou obligations sécurisées, des pays anglo-saxons, ou les "Pfandbriefe" allemands.
L'objectif poursuivi par cette mesure technique est, a priori, d'alléger le poids de la dette dans le bilan des banques, et leur permettre d'augmenter leurs encours à l'économie. En fait, il s'agirait d'une titrisation très partielle : il est question de 20 à 25% des crédits accordés.
En réalité, ce qu'il faut craindre avec le recours à cette pratique, peu utilisée en France ces dernières années, ce n'est pas le risque sur les prêts titrisés - le filtrage prudentiel des demandes par les banques au niveau de l'octroi des crédits étant maximal en France - mais les conséquences sur les taux d'intérêt proposés par les établissements prêteurs qui titriseraient une partie de leurs crédits : en effet, même si la sécurité des titres ne pourra être mise en cause - ils seront de surcroît garantis par les hypothèques prises sur les biens financés -, les taux actuels dont sont assortis les prêts sont estimés trop bas pour permettre de dégager une rémunération suffisante pour les investisseurs. La Banque de France le sait, et appelle régulièrement les établissements prêteurs à restaurer leurs marges, quitte à de plus utiliser le crédit immobilier comme un produit d'appel pour conquérir de nouveaux clients...
Une lecture plus fine laisse penser que la Banque de France, en laissant filtrer cette information, encourage les banques à se procurer de nouvelles ressources, dans la perspective d'une politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE) moins "accommodante" dans l'avenir. L'annonce d'une relance de la titrisation peut donc être perçue comme un signe avant-coureur d'un désengagement de la BCE, dans le sillage de de la réduction progressive du "quantitative easing" amorcée par la FED, la banque fédérale des Etats-Unis. Ce double désengagement est en lui-même générateur d'une remontée des taux longs sur les marchés financiers.