En l'absence de statistiques fiables et fraîches - les chiffres des notaires ne donnent une vue du marché que de 6 mois en arrière, au mieux -, en attendant les chiffres semestriels d'un réseau comme Century 21 qui traite au moins exhaustivement des données d'un petit millier d'agences, on doit se contenter d'indicateurs de tendance venant d'autres acteurs de l'immobilier, ayant forcément une vue partielle des transactions réalisées. Tel le site Meilleursagents.com, qui compile des données venant des transactions réalisées par les agences partenaires et les autres données disponibles et notamment celles des notaires : exerçant principalement en Ile-de-France, son baromètre mensuel détecte en octobre une baisse de 0,7% en moyenne à Paris, de 0,2% en Petite Couronne et de 1,1% en Grande Couronne. Les petites surfaces voient leur prix moyen diminuer de 0,4% et les grandes Surfaces de 1%.
Les volumes restent faibles, seuls les biens de qualité se vendent et masquent ainsi, selon le courtier en agences immobilières, une baisse réelle des prix plus forte. "Pour vendre les biens les moins attractifs, les propriétaires devront consentir des rabais plus importants que les baisses moyennes affichées dans les indices", indique le communiqué, dissuadant toutefois d'espérer une chute brutale des prix "car le marché français n'est pas une bulle sur le point d'exploser". Mais pas de raisons non plus d'espérer une embellie : "à défaut de changement majeur des paramètres du marché (fiscalité, coût du crédit, psychologie des acteurs...) et de la situation économique (chômage, inflation, économie mondiale...) le marché immobilier francilien devrait continuer à s'éroder mois après mois avec des niveaux de volume toujours faibles"...
Une situation qui fait souffrir les agences immobilières : "seules les agences les plus solides et dont l'activité comprend la gestion de biens ou de copropriétés parviennent à maintenir un niveau d'activité satisfaisant", indiquent les dirigeants de la plateforme, qui sont au contact du tissu d'agences franciliennes.
Une activité d'autant plus difficile que les vendeurs ne semblent pas avoir intégré les nouveaux paramètres du marché et continuent à demander des prix élevés. En témoignent les statistiques du site PAP (Particulier à particulier) qui révèlent des prix demandés toujours en hausse sur un mois dans les huit premières agglomérations françaises : Paris, Marseille-Aix-en-Provence, Lyon, Lille, Nice, Toulouse, Bordeaux et Nantes ; en octobre, la hausse s’établit à 0,06% pour les maisons et 0,65% pour les appartements. Par contre, les variations sont différentes sur un an selon le type de bien. Ainsi par rapport à novembre 2012, le prix des appartements a grimpé de 2,13% mais celui des maisons a diminué de 0,40%.
Le site PAP se risque d'estimer le taux de négociation (écart entre le prix demandé dans l'annonce et le prix réél de la transaction), qu'il évalue en moyenne à 4,80% pour les appartements et 5,14% pour les maisons. Soit des taux relativement stables par rapport aux mois précédents. Enfin, le site constate qu’en octobre le temps moyen pour vendre un appartement était de 8 semaines quand il est de 11 semaines pour une maison... Notons qu'il se fondent pour établir ces chiffres sur les retours éventuels d'information - facultatifs - des annonceurs, par définition des particuliers. La fiabilité de ces statistiques n'a rien de comparable à celle d'un réseau d'agences qui compare exhaustivement les prix des ventes conclues aux prix figurant dans les mandats, et le temps écoulé entre l'entrée du mandat et la conclusion de la transaction...
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