La rénovation énergétique des bâtiments existants, qui représentent près de 46% de l'énergie consommée en France, est en panne, malgré les déclarations et les bonnes intentions. Il y a pourtant urgence : la balance énergétique est déficitaire de 69 milliards d'euros en 2012 et le secteur du bâtiment en France émet plus de 120 millions de tonnes de CO2 par an, soit un quart des émissions totales de gaz à effet de serre. Enfin, on compte en France plus de six millions de personnes touchées par la précarité énergétique.
Voyant que le débat national sur la transition énergétique, qui touche à sa fin, n'aura rien amené de concret pour sortir de ce qu'elles appellent un "consensus vide", plusieurs organisations se sont regroupées pour proposer des solutions concrètes en posant les bases d'une politique d'efficacité énergétique cohérente. Elles viennent de créer la Coalition France pour l'Efficacité Energétique (CFEE), association informelle regroupant aujourd'hui l'ARC (Association des responsables de copropriété), le CLER (Comité de liaison des énergies renouvelables), le Collectif Effinergie, qui délivre les labels de performance énergétique, France Nature Environnement, fédération des associations de protection de la nature et de l'environnement, le Gimélec, fédération professionnelle rassemblant 230 entreprises qui fournissent des solutions électriques et d'automatismes sur les marchés de l'énergie, du bâtiment, de l'industrie et des infrastructures, le collectif d'industriels "Isolons la Terre contre le CO2", le Réseau Action Climat, association spécialisée sur le thème des changements climatiques et UFC-Que Choisir.
Le but de la coalition, dont la création a été présentée le 26 juin, est de proposer une plateforme rassemblant un large panel de parties prenantes permettant d'échanger informations et points de vue et d'inciter les responsables à passer du discours à l'action.
La CFEE avance cinq propositions concrètes pour promouvoir l'efficacité énergétique en France :
- rendre les mécanismes de financement plus efficaces en optimisant les dispositifs existants (certificats d'économie d'énergie, crédit d'impôt développement durable, éco-prêt à taux zéro), mais aussi en créant une "Banque de l'efficacité énergétique" ;
- permettre l'essor des PME de l'efficacité énergétique, en garantissant le développement et l'indépendance des PME et sociétés de services d'efficacité énergétique ;
- assurer l'indépendance entre chaque phase d'un projet d'efficacité énergétique et garantir de manière continue la transparence, la confiance et l'égalité de traitement entre acteurs d'un projet ;
- territorialiser et rendre le contexte dans lequel évolue l'efficacité énergétique simple, souple et adapté aux différentes échelles territoriales, à partir d'objectifs et d'un cadre définis au niveau national ;
- transposer et publier les textes législatifs et réglementaires en souffrance liés à l'efficacité énergétique et engager une réforme profonde du contexte réglementaire dans lequel évolue le secteur de la rénovation énergétique.
La mise en commun de l'expertise spécifique de chacun des membres de la coalition doit permettre à cette dernière d'être immédiatement force de propositions dans le cadre de la transposition de la directive efficacité énergétique, de la loi de finance 2014 et de la loi sur la transition énergétique.
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