Le Premier ministre a présenté le 6 mars le projet "Grand Paris" remis à plat, et notamment le plan de "réalisation intégrale" du futur métro automatique "Grand Paris Express" jusqu’en 2030, avec 200 km de lignes et 72 nouvelles gares.
"Les lignes seront lancées en parallèle, les tronçons s'enchaînant les uns aux autres de manière continue", a expliqué Jean-Marc Ayrault. L'objectif fixé est donc de débuter "dès 2015" les premiers travaux, ceux de la ligne reliant Noisy-Champs au Pont-de-Sèvres, la rocade principale qui passe en zone très dense et qui doit soulager au plus vite le coeur de Paris.
Ce projet, estimé dans un premier temps à 20 milliards d'euros, a été réévalué à 29,5 milliards d'euros dans le rapport Auzannet, mais le gouvernement prévoit d'"économiser trois milliards d'euros", a souligné M. Ayrault. L'essentiel du financement proviendra de la Société du Grand Paris (SGP), qui verra ses ressources propres et sa capacité d'emprunt augmenter, grâce à un "déplafonnement" du produit des taxes qui lui est versé (la taxe sur les bureaux notamment), et à l'arrêt du prélèvement au bénéfice de la rénovation urbaine actuellement effectué.
L'Etat mettra par ailleurs un milliard d'euros supplémentaires à partir de 2015, si nécessaire ; deux milliards seront pris sur la SGP pour financer la modernisation et le développement des transports franciliens existants... "Tous les chantiers seront donc mis en oeuvre, dont les tramways, et notamment ceux qui me tiennent à coeur comme le T4, qui desservira Clichy-sous-Bois et le plateau de Montfermeil", en Seine-Saint-Denis, a souligné le Premier ministre. Un milliard sera affecté au prolongement du RER E vers Nanterre, le second allant aux autres projets.
Par ailleurs, un projet de loi de décentralisation sera présenté en conseil des ministres le 10 avril, a annoncé le Premier ministre. Le texte, qui vient d'être transmis au Conseil d'Etat, prévoit la "généralisation de l'intercommunalité d'ici 2015" dans la "zone dense" de l'agglomération parisienne, et la création sur ce périmètre "le 1er janvier 2016 d'un établissement public, la métropole de Paris", a confirmé M. Ayrault.
La "Métro" aurait des compétences en matière de logement, d'environnement, d'hébergement d'urgence, d'aménagement, à l'échelle de l'unité urbaine de Paris, ce qui représente, au total, 412 communes du coeur de l'agglomération regroupant dix millions d'habitants. Elle sera ainsi administrée par un conseil métropolitain composé du maire de Paris et des présidents des futures intercommunalités entourant Paris, qui devraient être au nombre de 25. La loi prévoit, en effet, la création obligatoire avant le 31 décembre 2015 d'"établissements publics de coopération internationale" d'au moins 300.000 habitants en Petite Couronne, 200.000 pour le reste de l'unité urbaine.
Par ailleurs, une conférence métropolitaine, composée des membres du conseil métropolitain et des présidents du conseil régional d'Ile-de-France et des conseils généraux, permettra d'assurer la cohérence des politiques de la métropole avec l'ensemble de la région, avance l’AFP. Le projet de loi prévoit en outre la création d'un fonds de solidarité interdépartemental doté de 60 millions d'euros.
C'est sans doute en matière de logement que l'action de la "Métro de Paris" sera la plus attendue, puisque le rythme actuel dans cette zone est de seulement 40.000 constructions nouvelles par an, quand l'objectif fixé par la loi sur le Grand Paris est de 70.000.
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