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Ascenseurs : les experts indépendants contre le report de l’échéance de 2013
15/2/2013
Alors que l'union des HLM et certaines associations de consommateurs demandent un report de l'échéance 2013 des travaux de sécurisation des ascenseurs rendus obligatoires par la loi Urbanisme et Habitat de 2003 et son décret d'application de 2004, la FIEBCA (Fédération des indépendants experts et bureaux de contrôle ascenseurs - organisation regroupant une trentaine de sociétés d'experts indépendants, professionnels du contrôle, du conseil ou des études en ascenseur) prend le contrepied et estime qu'un report n'est pas souhaitable. Raison avancée : les résultats des contrôles techniques montrent que la sécurité des usagers et des intervenants (objectif premier du volet "ascenseurs de la loi de 2003) n'est pas encore assurée.
L'argument développé pour un report serait de permettre un étalement des travaux pour les ascensoristes, qui au demeurant s'associent à la demande de report mais de moindre durée. Or, chacun peut constater, dit la FIEBCA, que le report précédent n'a eu qu'un effet de décalage n'empêchant d'aucune manière un surcroît de travail chez les opérateurs à l'approche de la nouvelle échéance ; et par conséquent un manque de concurrence, et des prix qui augmentent par la raréfaction de la main d'oeuvre. La surcharge occasionnée chez les ascensoristes serait alors tout aussi néfaste qu'aujourd'hui pour la qualité des réalisations, surtout pour les propriétaires qui ne s'appuient pas sur des bureaux d'étude.
"Nous insistons sur le fait que ces travaux sont importants, tant pour la sécurité que pour l'amélioration de l'accessibilité - notamment la précision d‘arrêt - et la fiabilité des ascenseurs. Les appareils visés par la l'échéance 2013 ont, pour la plupart d'entre eux, plus de 30 ans. Les accidents ont baissé grâce aux travaux effectués dans le cadre de l'échéance de 2010. C'est bien. Mais nos contrôles techniques montrent que certains appareils méritent des travaux ou des opérations de maintenance urgents" souligne Alain Zeliszewski, Président de la FIEBCA dans un communiqué. Décaler significativement les échéances reviendrait à changer l'ordre de priorité des dépenses des propriétaires pour plusieurs années, c'est-à-dire arrêter durablement la mise en sécurité du parc.
Ainsi, selon une enquête menée par In NUMERI, citée par la FIEBCA, relative aux contrôles techniques quinquennaux rendus obligatoires par la même loi à compter au plus tard (après un report) du 31 décembre 2012, les propriétaires indiquent que, seulement 50% des contrôles ont été réalisés, donnant 16% de taux de non conformités et 0,2% d'appareils mis à l'arrêt (ceux qui présentent un danger grave et/ou imminent). Une analyse effectuée par Ernst & Young sur 20.000 contrôles montrait un taux de non-conformité un peu supérieur et 1,3% d'appareils mis à l'arrêt.
La FIEBCA estime que le taux extrêmement bas de contrôles mériterait un traitement aussi important que la question relative aux travaux. Il est statistiquement probable que plus de 1.000 ascenseurs présentent un danger grave et imminent sans que les propriétaires et les usagers potentiels n'en sachent rien. Et de s'interroger si l'on doit laisser les centaines d'appareils potentiellement dangereux sans surveillance ni action immédiate...