La manifestation est programmée pour le 18 janvier devant toutes les préfectures : "en dépit de nos avertissements, les pouvoirs publics ont mis le secteur du bâtiment à genoux tout en nous faisant de belles promesses. Si nos menuisiers fabriquaient des langues de bois, l'activité serait relancée !", a déclaré Patrick Liébus, président de la CAPEB (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), instigateur de ce qui est censé être une démonstration de force.
Lors de ses vœux prononcés le 10 janvier Patrick Liébus a annoncé qu'en 2012 les entreprises artisanales du bâtiment ont subi au total une baisse de 1 % de leur activité, et que 2013 ne se présente guère mieux, avec une prévision entre – 2,5 et - 3 % à ce jour confortée par le recul du dernier trimestre 2012 enregistré à - 2,5 %.
En cause : le climat économique maussade mais également plusieurs mesures qui ont, selon la CAPEB, directement impacté le secteur : augmentation de la TVA sur les travaux dans les immeubles de plus de 2 ans, passée de 5,5 à 7% (elle doit passer à 10% en 2014), augmentation de la cotisation foncière des entreprises (CFE), coup de massue pour de nombreuses entreprises, augmentation de l'impôt sur le revenu des entrepreneurs du fait de la non revalorisation du barème, maintien de la concurrence déloyale des auto-entrepreneurs qui ont gardé leurs avantages, développement du travail dissimulé et des entreprises "low cost" ne respectant pas la législation française, etc. En plus du ralentissement de l'activité, incontestable...
De surcroît, les très petites entreprises (TPE) ne seront pas représentées au conseil d'administration de la Banque publique d'investissement (BPI), et plus de 202.000 artisans travaillant seuls sans salarié seront exclus du Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi (CICE).
Résultat selon la CAPEB : près de 40.000 emplois sont menacés entre 2013 et 2014, "soit plus de quatre fois le nombre de licenciements de PSA en 2012 avec des répercussions à prévoir sur toute l'économie"...
Excédés, estimant que l'artisanat du bâtiment est "sacrifié sur l'autel de la crise", les artisans du bâtiment ont décidé de se mobiliser, reprochant au gouvernement de mener une "politique de la bonne parole", notamment pour ce qui concerne le logement. Selon la CAPEB, l'objectif de 500.000 rénovations et de 500.000 constructions de logements par an est "très ambitieux, mais complètement irréaliste puisque rien n'a été mis en place pour y parvenir".
Espérant une mobilisation historique, ils proposent 5 bonnes résolutions au gouvernement, seules selon eux de nature à elancer la construction et la rénovation dans le bâtiment : appliquer une TVA à 5 % pour les activités de rénovation des logements, exclure le bâtiment du régime des auto-entrepreneurs, défendre le principe "mêmes droits, mêmes devoirs pour tous" fondé sur un renforcement significatif du nombre de contrôles, réalisés par l'administration, sur les chantiers notamment le soir, les samedis et dimanches, donner les moyens au secteur d'atteindre les objectifs du président de la République, et prévoir un représentant des TPE au sein de la BPI, ainsi que dans toutes ses futures instances territoriales...
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