C'est ce qui ressort des chiffres de l'Observatoire Crédit Logement/CSA présentés le 25 octobre. Alors que le début de l'année a été mauvais, la reprise du marché habituellement constatée à la rentrée de septembre a été" très molle", indique Crédit Logement dans son commentaire.
Du coup, pour les 9 premiers mois de 2012, la chute de la production de nouveaux crédits immobiliers est de 30,5% par rapport à la période correspondante de 2011 ! Alors même que les taux d'intérêt se maintiennent à un niveau très bas et continuent de baisser : ils se sont établis en moyenne à 3,38% en octobre (contre 3,97% en janvier dernier), plus très loin de leur plus bas niveau historique depuis 1945 (3,25% en moyenne) atteint en novembre 2010.
Pour l'ensemble de l'année 2012, les crédits immobiliers accordés par les banques devraient être d'un peu plus de 115 milliards d'euros, soit une baisse de près de 30% par rapport à 2011 (un peu moins de 162 milliards), et même de 32% par rapport au record absolu de 2007 (170,2 milliards), selon Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris-Ouest et opérateur scientifique de de l'Observatoire. "Il n'y a jamais eu de chute d'une telle ampleur et d'une telle rapidité", souligne-t-il, ajoutant que "durant la dépression de 2008-2009, il aura fallu deux ans pour en arriver là, cette fois-ci, il aura suffi d'un an" !
En fait, la récession actuelle est selon Michel Mouillart comparable aux 3 récessions précédentes qui ont ponctué l'histoire de ces 35 dernières années. Et ce blocage du marché de l'ancien contamine le marché du neuf et celui des travaux...
Il est vrai que ce renversement de tendance survient après une explosion des crédits immobiliers depuis le début de la décennie, qui avait contribué en France comme dans la plupart des pays occidentaux à la flambée du marché immobilier : 70,8 milliards en 2001, 87,3 en 2003, 143,7 en 2005 et 170,2 en 2007.
Engluée dans le contexte économique, la clientèle ne profite même pas de la hausse de pouvoir d'achat que lui procurent la faiblesse des taux d'intérêt et la modération des prix du marché, en voie de stabilisation et par endroit de correction. Plus fragilisés, les moins de 35 ans régressent non seulement en volume mais en proportion par rapport à l'ensemble des emprunteurs. Même chose pour les ménages à revenus de moins de 4 SMIC. Il est vrai que les banques appliquent avec rigueur des critères prudentiels sévères, exigent des apports personnels substantiels, et écartent les dossiers présentant le moindre élément de précarité. Elles restreignent également la durée des crédits, en constante régression depuis le 4ème trimestre 2007.
Selon l'Observatoire, le marché de l'ancien qui représentait 60,7% des crédits immobiliers aux particuliers sur la période 2001-2010 (63,2% en 2011) semble en cours de stabilisation : l'activité va, comme à l'habitude, marquer le pas (voire se dégrader encore) entre la fin de l'automne 2012 et le début du printemps 2013 ; puis le marché devrait se maintenir ou peut-être repartir doucement. Mais la La baisse généralisée des prix attendue par certains pour redynamiser les marchés ne paraît pas encore inscrite dans les évolutions constatées. D'après l'Observatoire, sur les neuf premiers mois de l'année, les prix ont en moyenne continué à augmenter de 1,8% en glissement annuel (après + 3,5 % en 2011)...
|