Les mises en chantier ont continué de reculer en août en période glissante de 12 mois : 341.838 logements contre 348.848 en juillet en construction neuve, incluant le logement social et la maison individuelle. Ces chiffres sont proches de leur plus bas niveau depuis 10 ans, et continuent de s'éloigner de l'objectif de 500.000 par an qui a fait consensus entre les candidats à la présidentielle de 2012 !
Sur les trois derniers mois (juin, juillet et août), le nombre de mises en chantier de logements neufs est en baisse de -10,3% (à 66.970 unités) par rapport à la même période de 2011. Dans le même temps, le nombre d'autorisations de logements neufs enregistre un retrait de -1,2% (à 115.021 unités).
Mais il existe de fortes disparités régionales. La baisse pour les constructions est très forte pour certaines régions: Languedoc-Roussillon (-25,2%), Champagne-Ardenne (-20,9%), Aquitaine (-18,8%), Pays-de-Loire (-18,7%) et Centre (-17,6%). Par contre certaines autres sont en progression : Corse (+64,1%), Ile-de-France (+22,4%) et surtout Provence-Alpes-Côte d'Azur (près de 100% de hausse). Encourageant pour les deux dernières, en tête des "zones tendues".
Ces indicateurs confirment néanmoins la tendance très préoccupante mise en évidence par l'observatoire de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui indiquait que la commercialisation au 1er semestre 2012 enregistrait une baisse de 27%. Celle-ci estime encourageantes les annonces faites par Cécile Duflot à l'occasion de son congrès les 19 et 20 septembre à Deauville, qui montrent que le gouvernement a pris la mesure de la gravité de la crise et ses répercussions fortes sur la croissance et l'emploi : s'agissant de l'accession à la propriété, la restauration du différé d'amortissement au profit des primo-accédants les plus modestes, la volonté du gouvernement de créer une offre locative intermédiaire forte, qui selon la FPI correspond à un réel besoin des ménages non satisfait à ce jour, l'objectif de faire revenir sur le logement les investisseurs institutionnels et l'annonce d'un remplaçant au "Scellier" pour inciter les ménages privés à contribuer à cette nouvelle offre locative de façon efficace avec une vraie contrepartie sur le niveau des loyers.
Selon la FPI, le maintien d'un financement du logement locatif par les ménages privés - 200.000 logements ont ainsi été construits entre 2009 et 2011 - est un enjeu essentiel avec en perspective plus de 80.000 emplois dans le secteur de la construction. Mais pour que le dispositif prenne toute son efficacité et contribue réellement à l'objectif d'une production annuelle de 40.000 logements, la FPI demande que soit bien intégrée dans le nouveau dispositif la zone B2 du "Scellier" qui compte de nombreuses communes ou agglomérations dans lesquelles la demande locative est réelle, que les niveaux de loyers soient en phase avec à la fois le niveau de loyers intermédiaires mais aussi le plancher de rentabilité pour les investisseurs,, et que le plafond des niches fiscales ne désactive pas le dispositif qui doit puissamment contribuer à la diversification de l'offre de logements.
La FPI trouve également déterminants l'ouverture du chantier de la baisse des coûts de construction de logements, ou la réflexion sur la gouvernance régionale de l'urbanisme, et espère, qu'il s'agisse de la mobilisation des terrains publics, de la réforme de la fiscalité de la cession des terrains à bâtir ou de la maîtrise des coûts de construction, que l'ampleur des mesures envisagées sera à la hauteur des enjeux...
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