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Le Crédit immobilier de France dans une mauvaise passe
14/5/2012
Les ennuis ont commencé le 16 février : l'agence de notation américaine Moody's a placé ce jour-là sous surveillance la notation de 114 banques, dont UBS ou Morgan Stanley, mais aussi le Crédit immobilier de France (CIF), en précisant qu'elle pourrait dégrader sa notation financière de quatre crans. De quoi rendre quasi impossible son refinancement sur les marchés dans des conditions viables, alors qu'elle y puise toutes ses ressources pour ses activités de financement de l'immobilier. La seule menace de cette sanction a produit des réactions en chaîne : les commissaires aux comptes ont considéré qu'ils ne pouvaient attester de la "continuité d'exploitation" d'un groupe bancaire ayant une telle "épée de Damoclès" au-dessus de la tête ! Du coup, sans comptes arrêtés, le CIF a vu l'Autorité des marchés financiers (AMF) demander la suspension de plusieurs lignes d'obligations émises par le réseau des 56 sociétés coopératives régionales proches du mouvement HLM... De quoi déclencher une vague de rumeurs sur la santé du groupe. Rumeurs que le CIF veut juguler en indiquant que le groupe se préparait à publier un bénéfice d'environ 78 millions d'euros, équivalent au profit de 2010, selon un proche du dossier cité par Le Figaro, qui jure : "il n'y a eu aucun élément nouveau concernant le CIF entre le 27 décembre, date à laquelle Moody's a confirmé la note du groupe, et la mi-février, où l'agence a évoqué un abaissement pouvant aller jusqu'à quatre crans" !
Cette dégradation potentielle ne concerne que 3CIF (Caisse Centrale du Crédit Immobilier de France), un véhicule financier apportant un tiers des 5 à 7 milliards d'euros que le réseau va chercher chaque année sur les marchés. En parallèle, la banque réalise les deux tiers de son refinancement via CIF Euromortgage, une société de crédit foncier qui émet des titres sécurisés par les prêts consentis aux particuliers. Mais l'alerte est suffisante pour que les marchés, particulièrement nerveux s'agissant des valeurs bancaires commencent à perdre confiance dans l'ensemble du groupe...
Du coup, les rumeurs de repreneurs vont bon train : ses confortables 2,4 milliards de fonds propres - une cagnotte qui a un temps tenté l'Etat, attirent du monde. BPCE - propriétaire du Crédit foncier - a démenti tout intérêt. La Banque postale est évoquée. "Il y a des discussions avec elle comme avec d'autres. Tous les schémas sont envisagés", relate au Figaro un proche du dossier. Des banques étrangères seraient dans la boucle. Mais le gouvernement peut y mettre son véto comme il avait bloqué une association avec l'allemand HVB...