Si le député PS Jean-Marie le Guen voulait qu'on parle de ses propositions pour remédier radicalement à la crise du logement en Ile-de-France, il a gagné son pari ! Glissée parmi toute une série de propositions de nature à dégager du foncier pour la construction de logements l'idée - sacrilège pour beaucoup - de construire sur les surfaces délaissées situées entre l'avenue centrale et les contre-allées, un ensemble architectural fort, issu d'un concours international de prestige, a fait l'effet d'une bombe.
Elle côtoie pourtant, dans une note très charpentée, de nombreuses autres idées pour densifier l'agglomération et notamment Paris intra muros qui voit les prix de l'immobilier flamber par tarissement de toute offre nouvelle : reconquérir des espaces de logement convertis en bureaux, et favoriser ainsi un rééquilibrage est-ouest ; développer le "foncier aérien" en favorisant le surhaussement des immeubles bas dans Paris et le comblement des "dents creuses" ; enfin, agir sur la matière urbaine à l'Ouest de Paris et notamment repenser et réveiller le 16e arrondissement, par exemple l'Avenue Foch...
Dégager des emprises aujourd'hui occupées par l'Etat ou la SNCF, ou encore par des friches industrielles ne suffit pas ; Jean-Marie Le Guen cite l'atelier Cantal-Dupart qui a réalisé une étude, en choisissant une rue dans 12 arrondissements de Paris (du 9e au 20e). Sur ces seules 12 rues, la première esquisse de capacité foncière "aérienne" dégagée est estimée à 466.000 m². "Même si l'on intègre le temps de maturation des projets, et les résistances éventuelles de certains propriétaires, on mesure l'ampleur
des opportunités constructibles qui pourraient être trouvées dans Paris", indique-t-il. Pour toucher un nombre important d'immeubles, et pour agir sur le "stock" et non seulement sur les flux, il est nécessaire d'agir sur les copropriétés en assouplissant les règles applicables pour la prise de décision par les copropriétaires...
"Face au désastre environnemental de l'étalement urbain, la densification, fondement de la ville durable, est non seulement impérative, elle est également possible sans renoncer en rien à de hauts standards de qualité de vie, puisqu'elle peut être source de diversité, de mixité, de proximité et d'accessibilité", indique la synthèse de sa note.
Ensuite, il sera nécessaire selon lui de refonder la gouvernance de la politique du logement, aujourd'hui émiettée entre une multiplicité de collectivités, et d'en confier la responsabilité exclusive à l'autorité future du Grand Paris, démocratiquement élue.
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