Alors que l'Etat et la Région Ile-de-France viennent de signer un accord de 32 milliards d'euros sur le financement des transports dans le cadre du Grand Paris, Gilles Ricour de Bourgies, président délégué de la FNAIM et président de la Chambre FNAIM Paris Ile-de-France, tire la sonnette d'alarme auprès du gouvernement et des élus franciliens sur l'insuffisance de solutions de financement en matière de logement en Ile-de-France, pourtant priorité absolue des Franciliens, et enjeu majeur du développement économique de la région.
Si, voulu par le président de la République, le Grand Paris apparait comme une nécessité pour doter la France d'une agglomération-capitale compétitive, influente et attractive, la réalisation de cet ambitieux projet doit s'appuyer selon la FNAIM sur 3 piliers fondamentaux : les réseaux de transports, le développement économique et le logement. Ainsi la création d'une cinquantaine de gares nouvelles en Ile-de-France, la modernisation du réseau ferré francilien et la création d'un réseau de transports collectifs sont des avancées nécessaires et les professionnels ne peuvent que se réjouir que l'Etat et la Région avancent ensemble dans l'intérêt général. Mais il n'est concevable que s'il y a création d'activités économiques et de logements pour répondre aux besoins de la population. Le Grand Paris doit être dans cet esprit, selon Gilles Ricour de Bourgies, une opportunité pour redessiner une réelle politique en faveur du logement en Ile-de-France, en distinguant Paris, la première et la deuxième couronne.
La Chambre FNAIM de l'Immobilier Paris Ile-de-France rappelle que l'objectif de 70.000 nouveaux logements fixé par le président de la République est un objectif ne se fera pas tout seul et appelle une politique volontariste. Elle rappelle les 23 propositions avancées en matière de logement lors des Etats-Généraux du Grand Paris en septembre 2010 auxquels ont participé activement les professionnels de l'immobilier, et demande que 3 priorités soient prises en compte très rapidement pour bâtir une véritable politique de logement du Grand Paris, comme l'a déjà proposé son délégué général, Michel Terrioux dans un rapport remis au Préfet de Région :
- la mise à disposition de foncier aménagé, à coût raisonnable, en évitant les changements de fiscalité tous les ans, qui nuisent aux prises de décision des investisseurs ;
- une réforme de la gouvernance du logement en Ile-de-France qui soit plus efficace et plus proche des besoins des territoires. Une modification des missions et du rôle du Comité Régional de l'Habitat en articulation avec les contrats de développements territoriaux, qui ont pour objectif de stabiliser les décisions des communes pour 15 ans ;
- une participation active et pédagogique de la population et des professionnels de l'immobilier pour la mise en oeuvre de ce projet d'autant que l'identité francilienne, d'après l'étude du CESR d'Ile-de-France, est trop faible sur le plan international ou local.
Pour le financement, il serait souhaitable selon la FNAIM d'assurer une participation des partenariats public-privé et la création d'un emprunt dédié au Grand Paris. Il faut également une réflexion active sur le Plateau de Saclay, Pôle de compétitivité international. Enfin, pour garantir visibilité et cohérence aux particuliers et aux investisseurs, elle demande d'inscrire rapidement cela dans une loi sur le logement pour le Grand Paris.
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