Le rapport annuel 2010 de l'Observatoire national des Zones urbaines sensibles (ZUS) fait état, après plusieurs décennies de politique de la Ville, d'un véritable désastre sociétal : chômage, pauvreté, éducation, santé, sécurité continuent à caractériser les 751 quartiers retenus par les pouvoirs publics comme cibles prioritaires.
Le chômage y touche 43% des jeunes actifs et 37% des jeunes actives. 12% seulement des embauches bénéficient de contrats aidés, alors que les chômeurs aux caractéristiques favorables à ce type de contrats y sont sur-représentés. Ce chiffre était de 13,2% en 2008...
En 2007, le revenu fiscal annuel moyen de la population en ZUS était de 12.203 euros, soit 1000 euros par mois. En comparaison, le revenu annuel moyen d'un individu en France en 2007 s'établissait à 26.670 euros. La part des ménages fiscaux non imposés est de 54% dans ces quartiers, contre 36% sur l'ensemble du territoire national.
29% des personnes résidant dans les zones urbaines sensibles vivaient sous le seuil de pauvreté en 2008 (moins de 950 euros par mois), soit 2,4 fois plus que dans le reste du territoire (taux national à 13%). La pauvreté touche particulièrement les jeunes de ces quartiers : 42% des 18-24 ans et 44% des moins de 18 ans.
Sur 2,3 millions de bénéficiaires d'allocations familiales en France, 1,1 million résident dans des quartiers sensibles. 21% d'entre eux sont des couples avec un ou deux enfants, 21% sont des familles monoparentales. 34% des foyers allocataires résidant en zone urbaine sensible ont des ressources constituées à 50% ou plus par des prestations familiales, contre 22% des foyers allocataires sur l'ensemble du territoire.
Environ un assuré sur cinq (20%) en ZUS bénéficie de la couverture maladie universelle (CMU). C'est 2,5 fois plus que dans le reste du territoire. Cette proportion monte à 30% pour les jeunes de moins de 18 ans, contre 15% dans le reste de la France.
Les enfants inscrits en zone urbaine sensible sont plus nombreux à consommer des boissons sucrées sept fois par semaine (30% des élèves de CM2 en Zus contre 24% hors Zus); ils sont en revanche moins nombreux à consommer des légumes sept fois par semaine (35% en Zus contre 46% hors Zus). Conséquence: 8% des élèves de CM2 des quartiers sensibles souffrent d'obésité (contre 3% sur le reste du territoire) et 24% sont en surpoids (contre 19 hors Zus).
Ces enfants ont également moins accès aux soins des médecins spécialistes : 23% des élèves de CM2 en ZUS portent des lentilles ou des lunettes contre 26% hors ZUS, alors même qu'ils présentent plus fréquemment une anomalie de la vision.
Malgré une amélioration, les taux de réussite scolaire restent encore inférieurs à la moyenne nationale (73,8% en 2009 au brevet contre 84,5% dans les établissements hors ZUS).
Les faits de délinquance dans ces quartiers sensibles ont globalement baissé de 11% entre 2005 et 2009. Mais si les atteintes aux biens ont diminué de 15%, les atteintes aux personnes ont augmenté de 7,1%. Le taux d'atteinte aux personnes dans les ZUS est supérieur de 11% à la moyenne nationale. Mais le principal problème est l'insécurité. 25% des habitants des zones urbaines sensibles se sentent en insécurité dans leur quartier en 2010, contre 14% sur le reste du territoire...
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