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Conteneurs-logement pour étudiants : encore un gadget qui fait pschitt ?
13/12/2010
L'été dernier, la ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, inaugurait au Havre en grande pompe la première résidence universitaire construite selon un procédé en vogue aux Pays-Bas et Royaume Uni à partir de conteneurs maritimes, empilés les une sur les autres, censé être plus rapide et économique que les procédés traditionnels. De fait, la résidence a été construite en 5 mois, composée par assemblage d'une centaine de boites en tôle, de studios de 24 mètres carrés, beaucoup plus spacieux que les chambres classiques de cité universitaire, loués 305 euros par mois, avec salle de bain, internet, kitchenette, etc.
Après quelques mois, le journal local Paris Normandie rapporte de nombreux dysfonctionnements : chauffe-eaux défectueux, fuites aux plafonds, mauvaise isolation, corrosion…
Pire, il semble que le caractère économique de la construction ne soit pas établi : l'ensemble immobilier aura coûté 4,8 millions d'euros, soit 48.000 euros par chambre, juste 2.000 euros de moins que pour une résidence universitaire classique ! On est loin des 20 à 30% d'économie annoncée ! Et ce d'autant que le prix ne comprend pas le terrain mis à disposition gratuitement par la mairie du Havre.
Il paraît que c'est la faute à la règlementation française, inadaptée à ce type de construction. "Afin d'être parfaitement aux normes de sécurité incendie, l'architecte a dû enquiller et espacer les boites en acier à l'intérieur d'une gigantesque ossature en béton. Ce qui a généré des surcoûts", a indiqué le CROUS (Centre national des œuvres universitaires et scolaires) à Paris Normandie. Son antenne régionale précise qu'un mode d'emploi a été fourni aux étudiants qui ne savaient pas utiliser les régulateurs des convecteurs électriques et les ouvertures, que les étanchéités ont été contrôlées et qu'un contrat d'entretien a été passé pour assurer la pérennité de la structure et effacer les quelques points de rouille. Pas sûr que ces coûts aient été prévus...
Autre problème : l'acier n'est pas un bon isolant ce qui nécessitera des aménagements spécifiques encore plus coûteux lorsqu'il faudra adapter ces bâtiments aux dernières normes écologiques, selon un cabinet de conseil spécialisé cité par Paris Normandie.