Les notaires d'Ile-de-France ont présenté le 9 septembre les chiffres des volumes de transactions et des prix de l'immobilier ancien au 2ème trimestre 2010. Une fois de plus, les médias qui s'en sont fait l'écho ont omis de signaler qu'il ne s'agit pas de chiffres de l'activité du marché la plus récente, mais de chiffres qui résultent de données traitées à partir des transactions signées en acte authentique d'avril à juin, donc de transactions conclues de décembre 2009 à mars 2010, et probablement en majorité au 1er trimestre.
Ils confirment la reprise des marchés immobiliers franciliens, amorcée dès la mi-2009. pendant cette période, les ventes, tous logements confondus,
ont progressé de 38% par rapport au 2ème trimestre 2009, au creux de la vague. Elles augmentent de 5% par rapport au 2ème trimestre 2008. En revanche, elles demeurent inférieures de 8% au niveau moyen atteint pendant les 2èmes trimestres de 1999 à 2007 (période combinant une forte activité et une progression des prix).
Les notaires ont vu la plupart des segments de marché s'animer, autant celui des investisseurs pour les biens neufs ou anciens que celui des secundo-propriétaires qui revendent leur bien pour en acquérir un nouveau, ou encore des primo-accédants.
A Paris, dans l'ancien, les ventes de logements ont augmenté dans des proportions moindres (+33% en un an) et le niveau d'activité reste sensiblement en deçà (-19%) d'un 2ème trimestre moyen de 1999 à 2007. Le niveau élevé des prix (ils ont atteint 6.680 euros en moyenne par m2 pour les appartements, en augmentation annuelle de 9,8%, mais jusqu'à 9.990 euros dans le 6ème arrondissement - prix dits "sous-jacents" aux indices Notaires-INSEE, donc redressés pour correspondre à un bien moyen dans la base de données issue des actes signés) et une offre particulièrement limitée ont pesé sur le volume des ventes dans la capitale. Les prix moyens par arrondissement les plus raisonnables se trouvent encore dans les 19ème, 20ème et 18ème arrondissements, hors Montmartre bien entendu...
En Petite Couronne et Grande Couronne, la croissance des ventes pour les appartements anciens a été plus soutenue (respectivement +47% et +43%) et le volume de ventes y a presque retrouvé son niveau moyen des
printemps de 1999 à 2007. Les prix ont aussi moins augmenté : à 3.860 euros par m2 en Petite Couronne (+7,7% en un an) et 2.900 euros en grande Couronne (+6,8%) !
Après un redémarrage plus tardif, les maisons anciennes se fondent désormais dans le mouvement, avec une poussée du nombre de ventes de 45% en un an. Mais il manque encore 8% de ventes pour retrouver le niveau d'activité d'un 2ème trimestre moyen de 1999 à 2007. Les prix ont augmenté de 8,8% sur un an en Petite Couronne et de 5,2% en Grande Couronne.
La demande d'acquisition de logements se heurte à une pénurie de
l'offre, structurelle en Ile-de-France. Le nombre de biens mis en vente reste très insuffisant et la construction neuve reste globalement en panne, le nombre de logements neufs à vendre étant en valeur absolue très faible, même s'il a progressé au cours de la période d'observation.
Les chiffres moyens pour toute l'Ile-de-France indiquent une progression de 8,6% pour les appartements et de 6,3% pour les maisons. Pour sensiblement la même période, à partir des ventes conclues en avant contrat par ses agents immobiliers, la FNAIM affichait en avril dernier des prix en progression moindre : +3,4% pour les appartements et +1,1% pour les maisons : est-ce à dire que les agents immobiliers, qui interviennent dans une grosse moitié des transactions auraient réussi à mieux contenir la hausse des prix que les acheteurs qui traitent de particulier à particulier ? En juillet, le réseau Century 21 présentait des chiffres pour le 1er semestre plus en ligne avec ceux révélés par les notaires : augmentation des prix moyens au m2 des biens immobiliers anciens vendus en Ile-de-France par ses adhérents de 7,6% sur un an (1er semestre 2010/1er semestre 2009) et sur la France entière de +8,5%...
Le même jour, l'INSEE a publié ses indices France entière pour le 2ème trimestre (même période de conclusion des transactions que pour les notaires franciliens), malheureusement entachés d'imprécision, le Conseil scientifique des indices Notaires-INSEE ayant en effet décidé de recaler provisoirement les chiffres de la province, en raison de la forte remontée du nombre d'actes de ventes et d'un nouveau système de collecte électronique pas encore opérationnel...
Au deuxième trimestre 2010, les indices de prix France entière des logements anciens sont en progression de +6,2 % pour les appartements et de +5,8 % pour ceux des maisons. Pour le reste les chiffres publiés sont ceux - révisés - des actes authentiques du 1er trimestre 2010, donc des transactions conclues à l'automne 2009. Pour mémoire, l'indice province ne ressortait en hausse que de 1,6% (+1,8% pour les appartements et +1,4% pour les maisons).
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