Le tableau de bord de l'Observatoire Crédit Logement / CSA pour le mois de mars 2010 révèle une nouvelle baisse des taux d'intérêt des prêts immobiliers : 3,70% pour l'accession dans le neuf et 3,53% pour l'accession dans l'ancien, contre respectivement 3,79% et 3,59% en février ! Ainsi remarque l'observatoire, depuis novembre 2008, les taux ont donc reculé au total de 155 points de base !
A noter une augmentation continue de la production réalisée à taux révisables : 9 % en mars 2010 contre 8,1% en février. Les établissements, confrontés aux limites de solvabilité des emprunteurs, s'appuient en effet sur les taux courts de marché financier pour proposer aux emprunteurs des formules à taux révisables "capés" (plafonnés dans l'augmentation du taux et de la durée) qui font "passer" les dossiers plus facilement.
A noter aussi que les durées des prêts ont tendance à diminuer : déjà en 2009, au-delà des fluctuations qui se constatent d'un mois sur l'autre, les durées moyennes avaient diminué de l'ordre de 5 mois. Depuis le début de l'année 2010, la durée moyenne poursuit son recul, lent et régulier : elle est en mars 2010 de 226 mois pour le neuf comme pour l'ancien, contre 234 mois pour le neuf et 224 mois pour l'ancien en février. Les prêteurs profitent donc aussi de la baisse des taux pour rogner sur la durée, les durées courtes étant plus favorables à leurs marges...
Cette baisse des taux n'est évidemment pas étrangère au redémarrage semble-t-il réel du marché de l'ancien, comme le constate le réseau Century 21, qui enregistre une augmentation de près de 39% de ses ventes par rapport à la même époque de 2009, il est vrai au plus creux de la crise... Il enregistre aussi une hausse de 6,97% des prix moyens au m2 sur douze mois et une variation positive de 0,41% entre le 4ème trimestre 2009 et le 1er trimestre 2010. La hausse est plus forte sur le marché des
appartements que sur celui des maisons, le premier connaissant une augmentation des prix de 9,28% sur l'année contre 4,31% pour les maisons. Toutefois les niveaux avant la crise sont loin d'être rejoints.
Par ailleurs, les prix et les rythmes de transactions sont d'autant plus repartis à la hausse que la correction avait été sévère, les dirigeants de ce réseau de près de 900 agences, ajoutant que "le dynamisme du marché immobilier ancien ne tient donc qu'à la modération de la hausse des prix ;
ceux-ci flirtent désormais avec leur niveaux les plus hauts, et si les transactions sont favorisées par des taux d'intérêts toujours extrêmement bas, il n'en demeure pas moins que les primo accédants s'essoufflent et sanctionnent le marché à chaque envolée des prix trop importante"...
Dans ce paysage, note aussi le réseau Century 21, Paris fait figure d'exception avec une augmentation nette des prix de +11,3% sur un
an, et de +7,4% entre le 1er trimestre 2010 et le 4ème trimestre 2009. Du coup, les volumes de ventes s'essoufflent et baissent même de 3,6% au cours des trois derniers mois (la progression reste toutefois de +36,5% sur un an). Le marché parisien se caractérise également par une quotité de financement nettement inférieure à la moyenne nationale (67% contre 77,3% en moyenne nationale), ce qui fait dire que le marché parisien connaît un retour plus prononcé des "secondo-accédants" et des "CSP+" (cétégories socioprofessionnelles supérieures) qui, faisant preuve d'attentisme, avaient abandonné le marché en 2009...
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