Pour la première fois, le Conseil supérieur du notariat publie des chiffres réclamés depuis longtemps, à savoir le nombre de transactions immobilières dans l'immobilier neuf et ancien France entière, et pas seulement pour l'Ile-de-France comme il le faisait jusqu'à présent (1). On apprend ainsi qu'en 2007 - l'année record de l'immobilier au plus haut - il a été signé chez les notaires au total 929.300 ventes d'appartements et maisons (dans une proportion de 40-60%), dont 127.300 dans le neuf et 802.000 dans l'ancien, alors que les sources de l'époque ne donnaient que 630 à 650.000 ventes par an dans ce secteur ! Mais on apprend aussi que dès le 4ème trimestre, le nombre de signatures chez les notaires (correspondant en principe à des ventes conclues au 3ème trimestre) ont plongé, ramenant le nombre global de ventes signées en 2008 à 746.400 (-20% par rapport à 2007), dont 79.400 dans le neuf (-38%) et 667.000 dans l'ancien (-17%), sans grande différence entre l'Ile-de-France et la province. Bien que les chiffres globaux des notaires s'arrêtent au 4ème trimestre, la tendance semble s'être accentuée au 1er trimestre, les notaires franciliens avançant une chute du nombre de signatures de 37% pour la France entière en janvier 2009 par rapport à janvier 2008, plus accentuée cette fois en Ile-de-France (entre -40 et -50% suivant les secteurs, et notamment à Paris avec une baisse de 47%.
Dans ce contexte, il est plus que remarquable de constater une certaine résistance des prix de l'ancien, qui n'avaient selon les notaires au 4ème trimestre 2008 baissé sur un an que de 1,5% pour les appartements et de 4% pour les maisons (indice Notaires-INSEE) ! Mais il est vrai que c'est la première fois que les notaires enregistrent une baisse quasi-générale des prix, leurs chiffres correspondant à des ventes conclues au moins 3 mois et même parfois 4 à 6 mois auparavant...
La FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier) a publié son propre tableau de bord (2) : ses chiffres marquent un approfondissement de la baisse mais pas de krach spectaculaire : les prix moyens du 1er trimestre 2009 sont en recul de 9,8% par rapport à ceux du même trimestre en 2008, mais pas d'accélération : de mars à mars la baisse est de 9,3%. Dans la continuité des indices des notaires, les maisons (62% des ventes) chutent plus que les appartements (respectivement -11,2% et -8,4% de trimestre à trimestre et -9,4% et -9,1% de mars à mars.
Par ailleurs, une enquête réalisée en mars par la FNAIM auprès de presque 500 de ses adhérents indique qu'un quart d'entre eux ont enregistré une baisse de leur chiffre d'affaires en moyenne de 50%, qu'en moyenne ils ont dans l'ensemble enregistré une baisse de 30%, mais qu'un quart d'entre eux ont vu néanmoins leur chiffre d'affaires se maintenir en moyenne inchangé. En nombre de transactions, ces agents immobiliers interrogés ont vu leur nombre de transactions chuter de 25%...
Prudents, les notaires s'attendent à une poursuite de la baisse des volumes de transactions, jusqu'à -30 à -40%, tout en prévenant qu'il n'y a pas un seul marché immobilier mais un grand nombre de micro-marchés qui évoluent et peuvent évoluer encore différemment. Notaires et agents immobiliers avancent néanmoins trois facteurs d'optimisme : la baisse des taux et les effets des mesures gouvernementales (crédit d'impôt au titre des intérêts d'emprunt et doublement du prêt à taux zéro pour le neuf), le retour des investisseurs (loi Scellier), et la pression toujours forte de la demande par besoin de se loger.
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