Progressivement les chiffres catastrophiques des transactions dans l'ancien au 4ème trimestre 2008 annoncés par les agents immobiliers franciliens - notamment ceux des adhérents de la Chambre FNAIM de Paris-Ile-de-France - se traduisent dans les chiffres des signatures enregistrées par les notaires au 1er trimestre 2009, publiés le 28 mai par les notaires de Paris et Ile-de-France : -39% de signatures de ventes d'appartements en moins à Paris intra muros par rapport au 1er trimestre 2008 dans l'ancien. Ce sont bien entendu les ventes conclues en promesse ou compromis de vente au 4ème trimestre 2008, l'automne noir des agents immobiliers franciliens ! Le chiffre du neuf est encore plus spectaculaire : -67% ! Il est vrai que la promotion immobilière dans Paris devient plutôt confidentielle...
Pire encore dans l'ancien en petite et grande couronne avec dans les deux cas une dégringolade de 42% pour les ventes dans l'ancien et un peu moins mal dans le neuf, avec "seulement" -47 et -44% respectivement...
Les ventes de maisons anciennes ne se portent pas mieux avec respectivement -38 et -46% en petite et grande couronne ; quant aux ventes de maisons neuves, si elles se sont quelque peu maintenues en petite couronne (-34%), elles chutent nettement plus lourdement en grande couronne (-60% !). De mémoire de base de données, les notaires franciliens n'avaient encore jamais vu cela !
Etait-ce un point bas ? Les notaires veulent le croire : "les résultats provisoires de l'activité des offices du mois d'avril 2009, sans constituer un véritable renversement de tendance, témoignent néanmoins d'un certain dégel du marché et se traduisent par un léger redressement du nombre de ventes", peut-on lire dans la synthèse présentée à la presse (1). Ce serait le fait de primo-accédants, qui obtiendraient un peu plus facilement des financements, et à meilleur prix qu'il y a quelques mois, aidés de surcroît par le doublement du prêt à taux zéro (PTZ), ainsi que des investisseurs qui sembleraient être plus nombreux à marquer leur intérêt et à revenir sur le marché. Deux clientèles, relèvent les notaires, ne rencontrant pas de problèmes de financement au regard des prêts-relais...
Même regain d'intérêt pour le neuf, cette fois des investisseurs en "Scellier". Mais tout cela ne fait pas une reprise : "les transactions correspondant au noyau dur du marché immobilier, celles qui répondent aux besoins des classes moyennes franciliennes, et notamment des familles, restent encore à un niveau très faible", peut-on notamment lire dans la synthèse du notariat parisien.
Conséquence inévitable de la baisse d'activité, tous les indicateurs de prix sont à la baisse : à Paris, où la baisse s'est déclenchée avec retard, les prix des appartements baissent d'un trimestre sur l'autre de 2,1%, alors que sur un an la baisse n'est que de 1% ; par contre en petite couronne, la baisse semble installée sur un rythme de 3,5%, taux de baisse constaté de manière identique sur le trimestre et sur l'année. Enfin en grande couronne, la baisse était engagée depuis plus longtemps : elle est de 6,8% sur un an et elle semble s'atténuer légèrement puisqu'elle n'est "que" de 4,5% au 1er trimestre par rapport au trimestre précédent.
La baisse est encore plus prononcée pour les maisons : -6,3% sur un trimestre et -7,9% sur un an en petite couronne, et même phénomène d'atténuation en grande couronne avec -5,1% sur un trimestre et -9% sur un an (à noter que Paris n'en a pratiquement pas) !
Extrapolant ces chiffres, les notaires franciliens estiment à respectivement 8, 10 et 12% la baisse moyenne des prix attendue pour l'ensemble de l'année 2009 par rapport à l'année 2008, tout en faisant remarquer que les évolutions deviennent de plus en plus sélectives : les écarts de variation se creusent entre les biens "zéro défaut" et ceux qui présentent une ou plusieurs caractéristiques défavorables (mauvais état du bien, qualité médiocre de l'immeuble et de l'environnement, éloignement des transports, des commerces, des écoles, etc., ainsi qu'entre les localités !
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