Ce n'est plus un ralentissement : c'est une véritable crise qui touche le secteur de la promotion immobilière de logements : selon les statistiques du ministère de l'écologie, qui a hérité des services de la statistique de la construction, un peu moins de 21.500 logements ont été vendus au deuxième trimestre 2008, soit 33,9% de moins qu'au deuxième trimestre 2007 ! Après avoir culminé au premier trimestre 2007, le volume des ventes poursuit donc sa baisse. Du troisième trimestre 2007 au deuxième trimestre 2008, le nombre de ventes s'élève à près de 106.000. Le recul est de 20,9 % par rapport aux quatre trimestres précédents. La chute touche également les appartements et les maisons. Elle dépasse même 50% dans cinq régions : Aquitaine, Lorraine, Midi-Pyrénées, Bourgogne, Limousin !
Au cours du deuxième trimestre 2008, 27.600 logements ont été mis en vente, soit une baisse de 26,4%, inférieure cependant à celle des ventes ; les promoteurs semblent toutefois adapter le rythme des mises en vente à celui des ventes : dans seize des vingt-une régions où les ventes sont en baisse, les mises en vente sont aussi en recul.
Le niveau général des ventes restant néanmoins inférieur à celui des mises en ventes, l'encours de logements neufs proposés à la vente continue de progresser. Au 30 juin 2008, il est de 110.500 logements, chiffre qui n'avait jamais été atteint. En un an, le délai moyen d'écoulement passe de 7 mois et demi à 14 mois pour le collectif et de 8 mois et demi à 15 mois pour l'individuel.
Entre le deuxième trimestre 2007 et le deuxième trimestre 2008, le prix moyen au mètre carré des logements en immeubles collectifs a augmenté de 3,7%. C'est un peu plus que dans l'individuel où le prix moyen du lot a progressé de 3,3%.
Les promoteurs cherchent à relativiser la crise en faisant remarquer que sur le nombre de logements neufs offerts à la vente, de 110.500 logements (dont 94 700 en collectif), seuls 3.250 logements sont terminés, soit 3,4% ; près de la moitié sont en cours de construction (42.807, soit 45,2%) et une moitié sont en projet (travaux non démarrés : 48.668 logements, soit 51,4 %).
Pour Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs de France (FPC), "cette régulation de l'offre montre les efforts des promoteurs pour s'adapter au marché mais laisse entier le problème de la satisfaction des besoins quantitatifs de logements" pour le pays.
La tendance persistante à la baisse, qui touchait jusqu'ici surtout la part des logements neufs achetés pour investissement locatif, atteint désormais la résidence principale ; elle conduit à prévoir un volume de ventes de 90.000 à 95.000 logements pour 2008, ce qui met fortement à mal les objectifs gouvernementaux en matière de construction de logements.
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