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Le formaldéhyde, polluant n°1 de l'air intérieur ?
5/8/2008
Dans le cadre de sa mission d'expertise et de sécurité sanitaire, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET) a été saisie en novembre 2004 par les ministères chargés de la santé et de l'écologie pour procéder à une évaluation des risques liés à la présence de formaldéhyde dans les environnements intérieurs et extérieurs. Le formaldéhyde (ou formol, ou encore méthanal) est en effet un produit chimique qui connaît de multiples applications en tant que biocide, conservateur ou fixateur. Il est ainsi présent dans de nombreux produits de construction et de consommation d'usage courant. Par conséquent, la population peut être exposée au formaldéhyde par les voies aérienne, orale ou cutanée. Or, en juin 2004, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a reclassé le formaldéhyde du groupe 2A (substance probablement cancérogène pour l'homme) au groupe 1 (substance cancérogène avérée pour l'homme) sur la base d'études épidémiologiques en milieu du travail. A travers la saisine de l'AFSSET, les ministères de la santé et de l'écologie ont souhaité savoir ce qu'il en était pour la population générale elle aussi exposée au formaldéhyde.
Après plus de trois ans de travaux, l'AFSSET vient de publier les résultats de son expertise. Elle remarque qu'une exposition aiguë au formaldéhyde liée à l'utilisation de produits de consommation courante dans des conditions normales d'utilisation, peut conduire à des irritations oculaires et nasales. L'agence précise avec prudence que ces observations ne sont valables que pour les références des produits testés dans le cadre de cette étude et ne doivent pas être extrapolées à l'ensemble des produits présents sur le marché français.
En environnement intérieur plus particulièrement, l'AFSSET estime que la majorité de la population française est exposée. Les mesures d'exposition réalisées attestent en effet d'un dépassement des valeurs toxiques de références chroniques protégeant de ces irritations dans les logements. En revanche, dans les lieux clos fréquentés par les enfants et dans les bureaux, l'AFSSET ne signale pas de dépassement des concentrations à risque mais fait part de son inquiétude concernant l'exposition fréquente.
Concernant le risque cancérogène, l'AFSSET considère que le risque pour la population de développer un cancer du nasopharynx suite à l'inhalation de formaldéhyde semble négligeable aux vues des niveaux de concentration mesurés actuellement dans l'air. Toutefois, elle rappelle que l'effet combiné du formaldéhyde à d'autres composés n'a pas été étudié.
En réponse à ces observations, l'agence préconise d'identifier les sources prépondérantes d'émissions de formaldéhyde dans les environnements intérieurs et d'étudier la relation entre les compositions des produits de consommation courante et les émissions.
En attendant d'en savoir plus, l'agence conseille de limiter l'usage du formaldéhyde et de définir des limites de concentration maximale dans les produits de construction et de consommation. Elle rappelle l'existence du protocole "Procédure de qualification des produits de construction sur la base de leurs émissions de composés organiques volatils (COV), de formaldéhyde et de critères sanitaires" élaboré par ses soins pour les produits de construction solides. L'AFSSET estime qu'il faut aller plus loin et étendre cette procédure de qualification aux autres sources de COV notamment les produits de construction liquides et le mobilier.
L'AFSSET recommande également l'amélioration de l'étiquetage des produits de manière à limiter l'usage des produits les plus émissifs. Enfin, l'agence rappelle qu'il est nécessaire de ventiler le plus possible les environnements intérieurs pour limiter l'accumulation des polluants.