C'est ce qui ressort des informations publiées coup sur coup par l'INSEE et le ministère en charge de l'équipement pour le premier trimestre de 2008. L'INSEE qui interroge les promoteurs immobiliers constate que la demande de logements neufs a continué de décroître pour les biens destinés à la vente, et que celle de biens destinés à la location a fléchi de nouveau, après le rebond du trimestre précédent.
Selon les services de l'équipement, les mises en chantier de logements en France ont baissé de 9,9% entre janvier et mars, alors que les permis de construire ont chuté de 15,5%. Sur les douze derniers mois, le nombre de mises en chantier reste stable, à 426.184 unités. Le nombre de permis recule quant à lui de 8,8%, à 526.717.
Concernant les mises en chantier, les logements individuels reculent fortement sur les trois derniers mois (-22,4%, et -5,6% sur un an). Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC), interrogé par l'AFP, anticipe sur l'ensemble de 2008 une "baisse régulière" des mises en chantier de logements individuels.
Les logements collectifs connaissent en revanche une progression de 3,4% sur le trimestre, et atteignent "un niveau exceptionnel" sur un an, progressant de 7,2%, à 184.972 unités. Quant aux locaux autres que les logements (bâtiments industriels et agricoles, bureaux et commerces notamment), leurs mises en chantiers ont reculé entre janvier et mars de 14,9%, à 8,9 millions de mètres carrés. Les permis de construire chutent de 21%, à 9,70 millions de mètres carrés.
Toutefois "on ne peut pas conclure à une dégradation générale de l'activité car il y a une grande incertitude dans le recensement du nombre des permis de construire depuis qu'ils ont été réformés" en octobre dernier, a tempéré Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris X-Nanterre, dont les propos sont rapportés par l'AFP : il estime que, depuis cette date, "3 à 4 000 logements en construction ne sont pas recensés chaque mois".
De leur côté, les stocks de logements neufs invendus s’allègent quelque peu, probablement au prix de quelques sacrifices sur les prix ! En effet, les promoteurs interrogés par l'INSEE déclarant que le prix des logements neufs mis en vente a augmenté sont désormais moins nombreux que ceux déclarant une baisse. Effet induit du ralentissement des ventes et des mises en chantier, le prix des terrains se stabilisent.
La conjoncture ne semble pas entamer le moral des promoteurs : une part importante d'entre eux prévoient toujours de mettre en chantier plus de logements que prévu par les permis de construire demandés, et ils sont également toujours très nombreux à désirer mettre à l’étude de nouveaux programmes.
|