C'est ce qui ressort de chiffres publiés en ce début mars. Côté prix, le "baromètre" du site d'annonces Se Loger de février met en évidence un "engourdissement" du marché immobilier et un arrêt de la hausse des prix des mises en vente. Les chiffres traités sont ceux des annonces des agences et donc les prix demandés par les propriétaires. Dans de nombreuses villes, "l'heure n’est pas à la baisse mais toujours à la stagnation du marché", indique le commentaire. Mais à un niveau élevé ; ils progressent même depuis décembre dans certaines villes comme Marseille (+0,8%) ou Lille (+0,2%). A Paris la hausse des prix ralentit mais reste aussi positive : + 7,6 % en glissement annuel contre 8,2 % le mois précédent. Par contre au niveau national, l'indice des prix des mises en vente marque depuis août 2007 un net recul et revient à son niveau de février 2006 !
Cette tendance est confirmée dans les transactions conclues par le baromètre mensuel de la FNAIM (Fédération nationale de l'immobilier), dont l'indice de février recule de 0,3%, et ce pour le 3ème mois consécutif et porte à présent le taux de hausse annuelle à +2,8%, en fait +2,4 pour les appartements et +3,5 pour les maisons...
Côté locations, l'observatoire CLAMEUR (Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux), qui rassemble des références de location du marché privé, rappelle que l’année 2007 avait commencé avec un rythme de hausse annuelle des loyers de marché de 1,2%, et un taux de mobilité résidentielle redescendu à 28,5%, soit à un de ses plus bas niveaux depuis 1998. A l’été, la mobilité a refait un bond puisqu'elle s’établissait à 30,7%, niveau des très bonnes années, et la progression des loyers retrouvait un rythme annuel de 2,7% en août 2007, comparable à celui observé en 2006 à la même époque (+ 2,4%).
L'observatoire indique que les délais moyens de remise en location se sont allongés depuis 2004, et que les portefeuilles de biens disponibles à la location ont enflé, les taux de révision sur propositions de loyer ont augmenté, et que les exigences des candidats à la location sont plus grandes aujourd’hui que par le passé. La hausse des loyers en cas de relocation (différence entre le loyer demandé au nouveau locataire et celui payé par le précédent) qui avait été de l’ordre de 7% en moyenne de 2001 à 2004, a progressivement diminué pour descendre à 5,7% en 2007. Et si tous les segments de marché sont concernés, ce sont les petits logements (2 pièces et moins) pour lesquels l’évolution est la plus sensible : "la demande y a été particulièrement affectée par les hausses des loyers de ces dernières années, alors que les aides personnelles n’étaient quasiment pas revalorisées", indique le communiqué.
Les premiers mois de 2008 le confirment la tendance : bien que les mois d'hiver soient traditionellement plus calmes, le ralentissement est plus prononcé qu’à l’habitude : le rythme annuel de progression des loyers n’est plus que de 0,7%, la hausse des loyers en cas de relocation est tombée à 4,8%, et la mobilité résidentielle recule à nouveau pour s’établir à 28,2%, laissant planer selon l'observatoire un "risque de blocage des marchés".
Signe des temps, l’effort d’amélioration et d’entretien des logements en relocation s’élève à nouveau...
Sur un plan régional, 31,6% des villes voient les loyers baisser début 2008 : la baisse est de moins de 1% pour 8,4 % d'entre elles, comme Valence, Versailles, Paris 17ème, Montpellier, ou Brest ; elle est de 1 à 2,5% pour 12,8% d'entre elles, comme Cachan, Saverne, Vaulx en Velin, Marseille, ou Paris 4ème ; elle est de 2,5 à 5% pour 6,7% des villes, comme Colmar, Le Havre, Nancy, Paris 16ème, ou Aix-en-Provence (- 4.4 %) ; enfin elle est de 5% et plus pour 3,7% d'entre elles, comme Evreux, Paris 3ème, 6ème et 7ème, ou Meaux...
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