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La crédibilité de Christine Boutin à l'épreuve des régimes de faveur du personnel politique
19/12/2007
Peut-on mettre en oeuvre la politique souhaitée par le président de la République, visant à renforcer les surloyers appliqués aux locataires de HLM dont les ressources dépassent les plafonds d'accès au logement social, et même appliquer des loyers de marché à ceux qui dépassent ceux du logement intermédiaire (discours de Vandoeuvre-lès-Nancy le 11 décembre), quand son plus proche collaborateur, le directeur de son cabinet, bénéficie discrètement d'un logement de 190 m2 avec vue dans un beau quartier pour moins d'un quart du loyer de marché (28,3 euros le m2 pour l'appartement tel que décrit selon l'Argus du logement) ? Circonstance aggravante rapportée par le Canard Enchaîné qui dévoile l'affaire : le même "dircab" le 16 novembre sur France Culture s'emportait avec véhémence contre le scandale qu' "aujourd'hui se trouvent dans les HLM des gens qui ne devraient pas y être et que se trouvent dans la rue des gens qui devraient être dans les HLM"...
Certes, l'interessé n'occupe pas un HLM, et n'est pas plus fautif que la RIVP (Régie immobilière de la Ville de Paris) qui lui fait ce cadeau depuis un quart de siècle, tolérant même des sous-locations chaque fois que sa carrière l'a empêché d'y habiter... La mairie de Paris fait remarquer qu'elle n'a pris que récemment le contrôle de la RIVP, autrefois chasse gardée de l'ancienne majorité municipale ; force est tout de même de constater que l' "anomalie" ne semble avoir donné lieu à réaction de la nouvelle direction qu'à l'annonce de la révélation du "Canard" !
De surcroît, interrogé par l'hebdomadaire, l'heureux bénéficiaire des largesses municipales indiquait ne plus se souvenir du montant de son loyer et qu'il était "très près du prix du marché". Les 95% de français qui, bien que n'étant pas directeurs du cabinet du ministre du logement, connaissent à la fois le prix du marché et ce que leur coûte leur logement apprécieront !
L'affaire révèle en tous cas à quel point, alors que d'Alain Juppé et Jean Tibéri à Hervé Gaymard, en passant par Jean-Pierre Chevènement et Jean-François Copé, ce type de scandale n'est pas le premier, le personnel politique français paraît encore peu enclin à s'appliquer à lui-même les sacrifices qu'il demande au pays, et n'envisage encore pas le moins du monde, alors qu'une majorité de ménages peinent à faire face au coût d'un logement décent, à donner l'exemple, au moins par un train de vie à la mesure de ses moyens... Pour combien de temps encore ? Peut-être est-il temps de se poser la question, avant que la montée de la violence sociale n'ait raison de la possibilité de mener les réformes légitimes dont le pays a besoin...