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La crise du logement entretient le sentiment de déclassement social
26/2/2010
Les études sur ce problème se multiplient. Cette fois c'est une étude du Credoc de décembre publiée le 23 février qui confirme qu'en France - comme dans de nombreux pays d'Europe - les dépenses de logement pèsent de plus en plus lourd dans le budget des ménages. Les prix d'achat des logements y ont ainsi été multipliés par 2,5 au cours des 14 dernières années et le rythme de croissance des loyers a dépassé régulièrement celui de l'inflation. L'ensemble des frais liés au logement augmente plus vite que le revenu des ménages, conduisant à une perte de pouvoir d'achat de ce qu'il reste à vivre une fois payées ces dépenses "contraintes".
Le rapport décrypte les mécanismes de cette augmentation du coût du logement, qu'ils reposent sur des facteurs économiques ou socio-démographiques. Il montre notamment que toutes les catégories de la population ne sont pas exposées de la même manière à ces charges croissantes et que l'augmentation de ces charges entretient, pour les plus touchés, le sentiment de déclassement social.
Les inégalités en fait se creusent : près d'une personne sur deux (49% exactement) déclare que ses dépenses de logement constituent une "lourde charge", une "très lourde charge" ou une "charge à laquelle elle ne peut faire face"; seule une sur trois (34% exactement) était dans cette situation au début des années 1980. L'impression d'être mis en difficulté à cause du logement s'est particulièrement accentuée pour les catégories modestes (+17 points) et les classes moyennes inférieures (+9 points). En 2008, les classes moyennes supérieures commencent à leur tour à être touchées par le problème ! A l'opposé, les plus aisés déclarent de moins en moins souvent ressentir leurs dépenses de logement comme une lourde charge (-7 points en trente ans)...
Selon le Crédoc, "l'habitation ne répond pas seulement à la fonction de se loger, c'est un marqueur social qui étaye les représentations que l'on a de sa position sociale". Et d'ajouter que "vivre dans un logement dégradé nuit à l'image que l'on a de soi-même".
Des analyses comparatives en Europe sont menées pour comprendre les particularités de la situation française. La part des Français qui vivent dans un logement comportant au moins "un défaut majeur de qualité" (un toit percé, de l'humidité dans le logement, une installation de plomberie ou électrique défectueuse, voire une absence de sanitaires) reste élevée : cela concerne 32% de nos concitoyens, un chiffre supérieur à la moyenne européenne (26%). Cette situation rend difficilement compréhensible aux yeux de l'opinion le fait que les prix des logements aient fortement augmenté...