En décembre 2018, les taux se sont établis à 1,43% (à un niveau pratiquement inchangé depuis 6 mois). C'est ce qui ressort de la dernière publication de l'Observatoire Crédit Logement / CSA du financement des marchés résidentiels pour le 4ème trimestre 2018. Les taux d’intérêt réels (taux brut-taux d'inflation) sont en outre négatifs depuis juin 2018, confirmant une situation inédite depuis 1974. Cette situation est rendue possible par les conditions de financement et de refinancement de la production, ainsi que par une concurrence toujours vive entre les établissements de crédit, explique l'Observatoire. Ceux-ci réagissent en effet à la réduction de la demande constatée au long de l'année et tentent de limiter l’impact de la dégradation des soutiens publics à la primo-accession à la propriété, en améliorant les conditions des prêts qu’ils proposent aux ménages, et notamment aux plus modestes d’entre eux.
La baisse des taux a été générale depuis un an : les taux des prêts à taux fixe à 15 ans et à 20 ans sont inférieurs de 11 points à leur niveau de décembre 2017. Par ailleurs, la durée des prêts s'est accrue de 10 mois en moyenne en 2018. La part de la production à 25 ans et plus s’est établie à 38,1% en décembre 2018, ce qui est un niveau exceptionnel ; la part de la production à 20 ans et plus s'établit quant à elle à 68,7%, et à l'inverse celle à moins de 15 ans s'établit à 10,4% de la production. La déformation de la structure de la production constatée en 2018 est notable : jamais par le passé, le poids des durées longues n’avait été aussi élevé, souligne l'Observatoire.
Après avoir progressé à un rythme soutenu durant les deux dernières années (avec +3,9% en 2017), le coût des
acquisitions réalisées par les ménages a encore cru en 2018 (+ 2.9 %). Néanmoins, à fin 2018, le coût relatif s’établit à 4,1 années de revenus au 4ème trimestre 2018, contre 4,0 il y a un an. Il reste donc sur les niveaux les plus élevés constatés jusqu’alors. En effet, les revenus des ménages qui réalisent ces opérations n’augmentent que lentement (+0,9% en 2018, contre +2,4% en 2017), bien en deçà de la hausse du coût des opérations réalisées (ou de celle des prix à la consommation). Dans le même temps, le niveau de l’apport personnel recule rapidement (-7,1 % en 2018). Les taux d’apport personnel des emprunteurs ont rarement été aussi bas par le passé...
La production de crédits immobiliers a augmenté en montant de 4,0%, mais a baissé de 3,8% en nombre de prêts, ce qui implique une forte augmentation du montant moyen de ces derniers.
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