La Banque de France a publié les résultats de l’enquête typologique sur le surendettement des ménages en 2017. Il en ressort qu'au cours de la période 2012-2017, la structure de l’endettement financier des ménages s’est substantiellement modifiée, avec une hausse de l’endettement immobilier et une diminution marquée des dettes à la consommation. L’endettement immobilier s’accroît, avec une augmentation de plus de 10 points de la part des dettes immobilières dans l’endettement global, cette part atteignant 36% en 2017.
L’endettement moyen se situe autour de 108.094 euros par situation incluant au moins une dette immobilière, en augmentation de 7.274 euros sur cinq ans. Toutefois, après avoir culminé à 2,763 milliards d’euros en 2015, l’encours global des dettes immobilières figurant dans les situations de surendettement recule légèrement depuis deux ans, sous l’effet de la diminution du nombre de situations soumises aux commissions de surendettement.
En ce qui concerne, les dettes de charges courantes (dettes d’impôt, factures d’énergie, etc.), elles représentent 12% de l’endettement et elles figurent dans 8 dossiers sur 10, en hausse de 6,5 points depuis 2011. Leur montant moyen s’est accru de 1.495 euros en cinq ans et s’établit à 6.286 euros en 2017.
Les dettes de charges courantes sont notamment constituées de dettes de logement, présentes dans près d’une situation sur deux, pour un montant moyen de 4.840 euros par ménage, de dettes fiscales, présentes dans 43% des situations (41,8% en 2012), pour un montant moyen de 3.087 euros par ménage (en hausse de plus de 55% par rapport à 2012) et de dettes d’énergie et de communication, présentes dans 54,2% des situations (+4,7 points par rapport à 2012), pour un endettement moyen de 1.457 euros par ménage (1.318 euros en 2012).
Avec un taux de 75,8% de locataires, les ménages surendettés vivent deux fois plus souvent dans un logement loué que l’ensemble des ménages de France métropolitaine. Ils sont également près de cinq fois plus souvent hébergés à titre gratuit, certainement par nécessité dans la grande majorité des cas (10,4%, contre 2,3% des ménages français). A contrario, ils sont moins fréquemment propriétaires accédants et, surtout, ne sont que très rarement pleinement propriétaires de leur résidence principale (3,4%, contre 36,9% des ménages français).
Toutefois, en évolution annuelle, la part cumulée des propriétaires et des propriétaires accédants parmi les ménages surendettés s’accroît faiblement mais régulièrement depuis quelques années (à 11,8% en 2017, contre 9,5% en 2012, par exemple), en raison des nouvelles pratiques des commissions de surendettement, encouragées par les pouvoirs publics à examiner plus favorablement la recevabilité des situations comportant un bien immobilier.
Les Hauts de France et la Normandie sont les deux régions les plus touchées par le surendettement. Elles cumulent les difficultés qui sont à l’origine du surendettement : taux de chômage élevé, revenu moyen inférieur à la moyenne nationale, taux d’illettrisme et de pauvreté élevé. A l’inverse, l’Île-de-France, la Bretagne, les Pays de Loire et l’Auvergne- Rhône-Alpes comptent une proportion de ménages surendettés inférieure à la moyenne.
Source : Le surendettement des ménages (enquête typologique 2017 – Banque de France)
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