Entre mer et terre, les territoires côtiers sont caractérisés par des enjeux multiples et croisés, économiques, sociaux et environnementaux, avec une forte pression démographique très liée à la proximité immédiate de la mer. Parue en mai, Une étude de l'Insee, grâce à sa cartographie et de nombreuses données très fines, permet d'approfondir la connaissance du littoral métropolitain sans tenir compte des découpages administratifs pour n'étudier que la structure de la population suivant la distance à la mer.
Des communes littorales aux surfaces très variables
Les communes littorales métropolitaines ont des surfaces extrêmement variables. Les plus petites communes de France métropolitaine comme l'île de Sein ou Barfleur, d'une superficie de 0,6 km², et les deux communes les plus vastes de métropole (référentiel communal de 2010), Arles de près de 760 km² et Les Saintes-Maries-de-la-Mer (375 km²), toutes deux au cœur de la Camargue.
Plus d'habitants et de personnes âgées en bord de mer
La plupart des données sociodémographiques étudiées varient nettement du rivage à l'arrière-pays. Elles varient également fortement d'une façade maritime à l'autre. Les territoires proches de la mer, à moins de 500 m de la côte, sont densément peuplés. La population y est âgée, les revenus sont assez élevés et la part des ménages en logements collectifs est forte. Ces caractéristiques s'estompent rapidement en s'éloignant de la mer.
Un caractère urbain marqué en bord de mer
Le bord de mer se distingue par des caractéristiques sociodémographiques marquées, en rupture avec les territoires situés seulement à quelques kilomètres dans les terres. La densité de population y est nettement plus forte, de même que la densité des résidences principales impliquant une part également plus importante de ménages en logements collectifs. Les habitants sont, en moyenne, plus âgés et le nombre de personnes par ménage plus faible. Les revenus médians sont légèrement plus élevés et la part des ménages pauvres est également un peu plus forte. La bande 0–500 m a des caractéristiques proches des pôles urbains pour la densité de population et le nombre de personnes par ménages. L'arrière-pays présente souvent des caractéristiques sociodémographiques proches de la moyenne des communes périurbaines. C'est le cas pour la densité de population, le nombre de personnes par ménage et la part des personnes âgées de plus de 65 ans.
Des façades littorales aux caractéristiques sociodémographiques différentes
Les façades littorales possèdent des caractéristiques sociodémographiques différentes les unes des autres. Le littoral méditerranéen continental se caractérise par des revenus plus faibles et une part des ménages pauvres plus forte en bord de mer que dans l'arrière-pays, et se distingue par là même des autres façades littorales. Le Pas-de-Calais, la Somme, les Landes et le Morbihan sont également concernés. La différence est marquée sur la Côte d'Azur, dans les Landes et le Pas-de-Calais. Le constat est inverse pour les autres façades, surtout situées en Manche et en Atlantique.
Les zones à risques naturels d'origine marine
Le réchauffement climatique a d'ores et déjà provoqué une hausse de la hauteur moyenne des océans. Le marégraphe de Brest indique une augmentation de l'ordre de 20-25 cm depuis le début du XIXe siècle.
D'après les derniers travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les océans pourraient encore monter de 26 à 82 cm à échéance de 100 ans, suivant les différents scénarios.
Le travail de délimitation des zones basses littorales sous l'égide du réseau scientifique et technique du ministère de l'Environnement a permis de cartographier les territoires situés à moins d'un mètre d'altitude, au-dessus des zones basses. À long terme, ces territoires pourraient à leur tour être concernés par des submersions marines, du fait de la montée du niveau des océans, et devenir les futures zones basses.
En 2011, la population de ces territoires est d'un peu plus de 330.000 habitants. Les principaux départements concernés sont le Pas-de-Calais (23.400 habitants), la Seine-Maritime (23.200 hab.), la Loire-Atlantique (31.900 hab.), la Charente-Maritime (31.500 hab.), la Gironde (43.200 hab.) et l'Hérault (33.200 hab.). Les revenus y sont, en moyenne, un peu plus élevés que dans les zones basses actuelles, de même que la part des personnes âgées de plus de 65 ans. La part des ménages en logements collectifs y est plus faible. Parmi ces 330.000 habitants, 150.000 habitent à moins d'un kilomètre de la côte, soit près de la moitié de la population concernée.
Source : Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, en charge des relations internationales sur le climat (mai 2017) La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
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