Le groupe public issu de la réforme ferroviaire veut non seulement poursuivre les cessions de terrains pour faire rentrer de la trésorerie, mais également développer ses activités dans l'immobilier, qu'il s'agisse de bureaux, d'entrepôts, d'ateliers ou de logements. A l'instar des chemins de fer suisses, par exemple, qui gèrent un des plus gros portefeuilles immobiliers de leur pays. Pour cela, il vient d'être créé une branche dédiée, "SNCF Immobilier", que va diriger Sophie Boissard, jusque-là directrice générale déléguée du groupe. Ces nouvelles ambitions sont rendues possibles par la réforme ferroviaire, qui va rassembler dans un même groupe la SNCF et Réseau Ferré de France (RFF), le gestionnaire du réseau.
Le futur groupe ferroviaire public dispose de 12 millions de mètres carrés en France, dans des bâtiments industriels et tertiaires dont il est propriétaire à 80 %. Un des objectifs sera d'optimiser les charges de ce patrimoine qui se montent à près d'1 milliard d'euros par an.
Mais le plus gros levier à terme réside dans le foncier, bâti ou non bâti, qui n'est plus utilisé. "Nous disposons de 20.000 hectares, dont 2.000 sont libérables à court terme", a déclaré la dirigeante au quotidien Les Echos. "Nous allons passer au crible ce patrimoine pour déterminer comment contribuer à l'effort national pour le logement et valoriser au mieux chaque site. En étudiant en priorité les zones tendues, comme la région lyonnaise, le littoral entre Marseille et Nice et, bien sûr, la région parisienne, où les terrains ferroviaires constituent d'importantes zones de réserve foncière. Rien qu'à Paris, les deux tiers des opérations d'aménagement en cours se font sur du foncier ferroviaire".
La SNCF choisira au cas par cas, de vendre le terrain, ou bien devenir un partenaire de la future opération. La SNCF possède une société qui fait de l'aménagement urbain, et a par ailleurs un savoir-faire dans le domaine du logement, disposant déjà d'un parc de 100.000 logements, dont 90% sont des logements sociaux occupés par 25% à 30% de cheminots actifs, et 10% correspondant à des logements mixtes et intermédiaires. »
L'entreprise publique se fixe comme objectif de bâtir et rénover 3.000 logements par an dans les quatre ans qui viennent, ce qui représentera un investissement de 450 millions d'euros. Des programmes décidés avec les collectivités, et qui pourront aussi comporter des bâtiments publics, des bureaux, des commerces.
Aujourd'hui, la SNCF déclare générer chaque année 450 millions de revenus de l'immobilier, qui viennent directement financer ses investissements dans le transport. 300 millions proviennent des cessions et 150 millions des redevances. L'objectif fixé aux équipes sera de doubler à terme ce revenu, déclare Sophie Boissard.
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