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Des réseaux d’eaux mal connus et mal maîtrisés !
20/3/2012
C'est ce qui ressort du premier état des lieux sur la qualité et la performance des services d'eau et d'assainissement dressé par l'Observatoire des services publics d'eau et d'assainissement, créé en 2009 par l'ONEMA (Office national de l'eau et des milieux aquatiques) : selon le rapport de l'Observatoire, le rendement moyen du réseau de distribution d'eau, qui s'étend sur 850.000 km de canalisations, s'élève à 76%. Cela signifie que le volume des pertes d'eau est estimé à 24%, soit un litre sur quatre litres d'eau mis en distribution ! Ces fuites ont des causes multiples : corrosion des tuyaux par l'eau qui y transite ou par les terrains dans lesquels ils sont posés ; tassements, vibrations et déformations subis par les terrains ; vieillissement des joints entre les canalisations ou encore fragilité des points de piquage des branchements individuels sur le réseau public. Les services urbains sont un peu plus performants (79%), et par ailleurs l'analyse par département montre que le rendement est plus élevée lorsque l'eau mobilisée provient de ressources d'origine superficielle que lorsqu'elle provient d'eau souterraine (80% contre 75%).
L' "indice linéaire de pertes" qui permet de connaître les pertes en eau par km de canalisation est de 3,9 m³/km/j en moyenne. L'observatoire rappelle que la valeur et l'évolution de cet indicateur sont le reflet de la politique de maintenance et de renouvellement du réseau qui vise à lutter contre les fuites d'eau en réseau. L'indice linéaire de pertes augmente avec le nombre d'habitants par km de canalisation, ce qui explique les écarts constatés entre les niveaux de l'indice linéaire de pertes moyen d'un service à l'autre...
Le taux de renouvellement moyen des réseaux sur les cinq dernières années est estimé à 0,61% pour les services d'eau potable et à 0,71% pour l'assainissement. A ce rythme, leur remplacement prendrait respectivement 160 et 150 ans ! L'analyse par département montre des disparités entre les efforts de renouvellement consentis par les collectivités. Les services très urbains (densité supérieure à 200 habitants/km de réseau) procèdent à un renouvellement plus rapide de leurs infrastructures avec un taux annuel moyen de 1,13%.
La même disparité apparaît au niveau de l'indice de connaissance et de gestion patrimoniale, qui évalue le niveau de connaissance des réseaux et la qualité de la gestion patrimoniale, et montre que des progrès restent à faire. L'indice moyen, noté sur 100 points, s'établit en effet à 57 pour l'ensemble des services d'eau potable et à 56 pour ceux d'assainissement collectif. Le rapport de l'Observatoire indique toutefois de fortes différences liées notamment à la taille des services. Les très petits services dépassent à peine les 30 points en moyenne (existence d'un plan avec indication structurelle pour chaque tronçon), alors que les grands services atteignent en moyenne 77 points. Si les microstructures atteignent un niveau de connaissance de patrimoine a minima, les grands services tendent vers une véritable politique gestionnaire volontariste de leurs infrastructures. Le critère de la taille permettant de lier la surface financière du service avec le degré d'affirmation d'une politique patrimoniale. D'une certaine manière, c'est plutôt rassurant...