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Réforme fiscale : les Français tournés en bourrique ?
16/2/2011
Pour un débat ouvert, c'est un débat ouvert ! Les démentis succèdent aux ballons d'essai : la méthode sarkoziste pour réformer la fiscalité du patrimoine tourne à la pantalonnade ! Un jour on impose la résidence principale, puis on l'exclut d'un revers de main, l'autre jour on revient sur la suppression de l'ISF en préconisant une réforme "à la marge", pour entendre dire le lendemain que "pas question !, l'ISF sera supprimé, c'est décidé". Chaque fois les lobbies, syndicats professionnels et leaders d'opinion s'emballent, pour s'apercevoir quelques jours après qu'ils se sont excités pour rien. Que d'énergie dépensée ! Certes les médias ne s'en plaignent pas : "une information et son démenti, ça fait deux nouvelles" disait paraît-il Pierre Lazareff, du temps où France Soir tirait à un million d'exemplaires...
Outre l'agacement que la méthode suscite, il y a surtout cette impression irrésistible que l'Elysée et le gouvernement ne savent pas bien où ils vont, risquant de faire encore plus de dégâts que la bêtise initiale qu'ils essaient de corriger, à savoir le renforcement du "bouclier fiscal" (inventé en fait par la gauche et renforcé une première fois par le gouvernement Villepin), devenu du fait des fautes de comportement du pouvoir et de la crise le symbole du "gouvernement pour les riches". Les 3,5 milliards par an nécessaires pour financer la double suppression de ce bouclier et de l'ISF ne sont pas encore trouvés, et gageons que d'autres ballons d'essai vont encore agiter le microcosme, laissant aux classes moyennes aujourd'hui à la peine l'impression amère qu'ils vont une fois de plus être les dindons de la farce...
Pauvre François Baroin qui, parti sans la moindre idée en poche, égrenne sa feuille de route : "Faire émerger (...) une imposition sur le patrimoine équitable, simple, non pénalisante pour l'économie et stable." La stabilité : voilà bien la dernière des préoccupations à ce jour : avec cruauté, le Medef souligne dans une récente brochure "Cartes sur table" que "la taxe professionnelle a été modifiée 68 fois depuis 1975, le crédit d'impôt recherche 24 fois depuis 1982 et la taxation des plus-values sur les actions des particuliers 10 fois depuis 1989"... Au seuil du "collectif budgétaire qui doit trancher les débats actuels, on frémit à l'idée de ce qui attendra le contribuable - particulier ou entreprise - à l'approche du prochain débat budgétaire pour 2012 !
En attendant, les parlementaires de la majorité, que l'on fait plancher de colloque en commission et réunion de groupe depuis des semaines sur le sujet commencent aussi à ruer visiblement dans les brancarts, ne sachant plus très bien dans quel sens aller...