C'est ce que croit l'UNPI (Union nationale de la propriété immobilière - union de chambres départementales ou régionales de propriétaires, revendiquant 250.000 adhérents propriétaires, en général bailleurs et gérant des patrimoines plutôt supérieurs à la moyenne...), dans la quatrième édition de son Livre blanc annuel, présenté à la presse le 8 septembre : subissant d'un côté le tassement des loyers et dans de nombreux secteurs au marché locatif excédentaire la concurrence du secteur social, et de l'autre la hausse de la fiscalité locale (dont ils craignent un nouvel alourdissement avec la réforme de la taxe professionnelle) et des charges croissantes - diagnostics, travaux de mise aux normes des ascenseurs, etc.), ils voient non sans raison leur marge de rentabilité se rétrécir.
Ils voient aussi, avec les multiples incitations à l'accession à la propriété, les ménages les plus aisés quitter la location pour l'acquisition de leur logement, et craignent la concentration sur le parc locatif privé des ménages les plus pauvres et en conséquence une "paupérisation de l'occupation du parc locatif"...
Vent debout contre la politique gouvernementale de priorité donnée au logement social, et rappelant que le parc locatif privé, avec 6,6 millions de logements pèse plus lourd que ce dernier (5,1 millions de logements), ils réclament un "Grenelle du logement" et formulent 10 demandes prioritaires, dont - en tête - l'exonération d'ISF pour le parc privé à vocation sociale, ce qui ne devrait pas être dans les préoccupations du propriétaire bailleur moyen en France...
Les autres demandes visent à simplifier la vie des bailleurs, et "libéraliser" leurs rapports avec les locataires : autoriser la forfaitisation des charges locatives, réviser le décret de 1987 sur les charges récupérables, rendre la GRL totalement universelle et répartir son coût entre propriétaires, locataires et Etat (pour le moment la "nouvelle GRL" restera facultative et payée par les propriétaires, le 1% logement et l'Etat), instituer un diagnostic unique, créer un régime locatif de liberté totale pour les propriétaires et les locataires, réorienter les aides au logement vers les aides à la personne, et améliorer le fonctionnement des copropriétés en simplifiant les règles de majorité pour la prise des décisions et en renforçant le rôle du conseil syndical...
D'inspiration trop "néolibérale" pour être audible dans ses revendications les plus extrêmes, comme celle de voir l'Etat se désengager du secteur social au profit d'un système unique de "chèque logement" encaissable directement par le propriétaire (pour éviter que les locataires ne s'en servent pour acheter des écrans plats ou payer des abonnements de téléphonie mobile ou de télévision...), ou de créer des conditions dans lesquelles les bailleurs pourraient mettre un terme à une location dans avoir à en justifier, l'UNPI peut néanmoins se féliciter d'avoir vu certaines de ses demandes prises en compte dans la loi "Boutin" ou loi "MLLE" du 25 mars 2009 : réduction des plafonds de ressources pour l'accès aux HLM et mise en cause du droit au maintien dans les lieux, réduction des délais d'expulsion, versement direct des allocations logement au bailleur, principe de participation du locataire au financement des travaux d'économie d'énergie, etc.
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